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Swisscom fait de la pub à trop bon compte

Swisscom a trouvé un moyen bien commode pour tenter de récupérer ceux qui sont partis à la concurrence. Keystone Archive

Le géant bleu est dans le collimateur de la Commission de la concurrence. La ComCo va enquêter sur une certaine manière de faire de la publicité.

Ce contenu a été publié le 06 décembre 2001 - 18:46

Quel que soit l'opérateur à qui ils paient leurs communications, tous les Suisses disposant d'un téléphone fixe reçoivent encore des factures de Swisscom.

Vestige de l'ancien monopole, le fameux «dernier kilomètre» appartient en effet au géant bleu et c'est à lui que les abonnés versent les 25 francs 25 de leur taxe de raccordement.

Or depuis quelques mois, cette facture est systématiquement accompagnée de matériel publicitaire. Swisscom a ainsi trouvé un moyen bien commode de rappeler à ceux qui sont partis à la concurrence combien ses propres tarifs sont attractifs.

Une «cochonnerie»

Le procédé a fortement irrité Roman Schwarz, patron de Tele2 pour la Suisse. Ce n'est pas la première fois que cet opérateur - filiale d'un groupe suédois actif dans 21 pays - dépose plainte à la ComCo contre Swisscom.

Une des dernières en date concernait l'installation d'accès à l'Internet en système digital à conditions préférentielles, que Roman Schwarz n'a pas hésité à qualifier de «cochonnerie».

A la ComCo, on confirme que les plaintes contre le géant bleu se multiplient depuis quelques mois. Et jeudi, la Commission annonce avoir ouvert une enquête sur l'affaire des publicités jointes aux factures Swisscom. Les experts vont devoir dire si cette pratique peut être qualifiée d'abus de position dominante.

En effet, estime la Comco les autres opérateurs devraient débourser des sommes importantes pour réaliser de telles campagnes. En revanche, Swisscom profite de sa situation de monopole sur la taxe de raccordement pour vanter ses mérites à relativement bon compte.

La guerre du dernier kilomètre

Derrière cette querelle pointe à nouveau la question du dernier kilomètre de câble, celui qui relie la centrale locale à l'abonné au téléphone). Certains aimeraient voir cet ultime vestige du monopole libéralisé, comme le sont déjà les autres secteurs des télécoms.

Observateur privilégié du monde de la téléphonie, Didier Divorne, responsable du site Internet allo.ch connaît bien ce débat. Mais il s'avoue incapable de dire si cette libéralisation ferait encore baisser les tarifs.

«Tant les autorités que le Tribunal fédéral restent prudents à ce sujet, note Didier Divorne. Certaines expériences de libéralisation de réseaux électriques aux Etats-Unis ou de réseaux ferroviaires en Grande Bretagne ont montré leurs effets pervers, car les nouveaux propriétaires de ces infrastructures n'ont pas fait les travaux d'entretien nécessaires».

Swisscom en effet est censé assurer le bon fonctionnement de ses lignes. Pour Didier Divorne, il est peut-être plus simple que cette tâche de service universel ne dépende que d'une seule entreprise. C'est aussi à cela que servent les 25 francs 25 payés chaque mois par les abonnés au téléphone.

Marc-André Miserez

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