
Syrie: l’ONU lance un nouvel appel humanitaire de 3,19 milliards

L'ONU a lancé jeudi un appel de fonds de 3,19 milliards de dollars pour venir en aide à 10,3 millions de Syriens dans le besoin d'ici à décembre 2025, après 14 ans de guerre civile dévastatrice. La majorité des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté de l'ONU.
(Keystone-ATS) Cette annonce du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) intervient dans un contexte de graves pénuries de financement, selon l’ONU, seuls 11% des fonds nécessaires ayant été réunis à ce jour.
En 2024, le plan humanitaire pour la Syrie n’avait été financé qu’à hauteur de 36,6%, l’un des plus faibles niveaux depuis le début du conflit déclenché en 2011.
Cette prolongation des priorités humanitaires pour 2025 cible en premier lieu les zones confrontées aux conditions les plus critiques et vise les localités classées en niveaux de gravité 4 et 5 – qui désigne une situation de « catastrophe » soit le dernier niveau de gravité juste avant la famine -, a ajouté l’OCHA.
L’OCHA y prévoit 2,07 milliards de dollars de besoins urgents pour secourir 8,2 millions de personnes dans un pays à l’économie exsangue, aux infrastructures détruites, où la majorité des citoyens vivent sous le seuil de pauvreté de l’ONU.
Rencontre à Paris
Une rencontre, la première du genre, a eu lieu jeudi à Paris entre le ministre syrien des affaires étrangères Assaad al-Chaibani et le ministre israélien des affaires stratégiques Ron Dermer, selon un diplomate de haut rang et l’émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack.
« Notre objectif était le dialogue et la désescalade et c’est précisément ce que nous avons accompli. Toutes les parties ont réitéré leur engagement à poursuivre ces efforts », a relevé sur le réseau social X M. Barrack.
Des affrontements intercommunautaires meurtriers ont secoué le sud de la Syrie la semaine dernière, opposant des combattants de la minorité druze, qu’Israël affirme vouloir protéger, à des tribus sunnites.
Israël a bombardé le palais présidentiel et le quartier général de l’armée syrienne à Damas pour forcer les troupes gouvernementales, qui s’étaient déployées dans la ville à majorité druze de Soueida, à s’en retirer.
Après la prise du pouvoir par des islamistes dirigés par le président syrien Ahmad al-Chareh en décembre, la Syrie a assuré qu’elle ne souhaitait pas entrer en conflit avec ses voisins. Israël a de son côté mené des centaines de frappes contre les nouvelles autorités islamistes qu’il considère avec méfiance et qualifie de « djihadistes ».