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Taskforce sur les fonds des oligarques: pas de participation suisse

La pression monte sur la Suisse pour qu'elle agisse davantage dans la recherche de l'argent des oligarques russes (archives). KEYSTONE/EPA/JEROME FAVRE sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse n’entend pas rejoindre pour l’heure le groupe de travail international sur les élites, les mandataires et les oligarques russes (REPO) du G7. La Confédération a répondu à une lettre dans ce sens, a indiqué le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi.

“La réponse a été donnée”, a déclaré devant les médias à Berne M. Simonazzi, en précisant que lettre n’a pas figuré à l’ordre du jour des discussions du Conseil fédéral mercredi. Il a renvoyé à une prise de position du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) et du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR), publiée mardi.

Au niveau technique, la collaboration entre la Suisse et les pays membres du G7 fonctionne sans problème, est-il écrit dans la prise de position. “Pour cette raison, la Suisse estime qu’elle n’a actuellement pas besoin d’adhérer au groupe de travail”. Au cas où une participation s’avérait être dans l’intérêt de la Suisse, le Conseil fédéral pourrait réévaluer la situation et prendre une décision à ce sujet, a souligné M. Simonazzi.

La réponse officielle a été envoyée vendredi aux ambassadeurs du G7, a précisé le DEFR à Keystone-ATS. La Confédération ne souhaite toutefois pas rendre cette lettre publique.

Le gouvernement s’est informé mercredi des contacts qui ont eu lieu ces derniers jours au niveau international sur ce thème. Des rencontres auront lieu, au cours desquelles la Suisse explicitera sa position, a déclaré le porte-parole du Conseil fédéral.

Le groupe de travail REPO a été créé le 17 mars 2022 par le G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni ainsi que l’UE). Aucun autre pays n’y a adhéré à ce jour.

La pression monte

La pression monte sur la Suisse pour qu’elle agisse davantage dans la recherche de l’argent des oligarques russes. Les Etats-Unis ont envoyé cette semaine à Berne le sous-secrétaire au Trésor Brian Nelson pour des entretiens.

Il souhaite, selon ses propres déclarations, renforcer la coordination dans la lutte contre le contournement des sanctions contre la Russie. L’entretien avec des représentants du Seco s’est déroulé de manière “constructive”, a -t-il déclaré sur Twitter.

Les ambassadeurs des Etats du G7 ont récemment exigé dans une lettre que le gouvernement suisse coopère davantage dans la recherche des biens des oligarques russes. Scott Miller, l’ambassadeur américain à Berne, avait déjà critiqué la Suisse, qui pourrait bloquer bien plus d’avoirs russes, entre 50 et 100 milliards de francs en plus des 7,75 milliards actuellement gelés.

La Suisse réfute les reproches

Le Conseil fédéral a transmis la lettre des ambassadeurs du G7 au DEFR, responsable du dossier, ainsi qu’au Seco, compétent en matière de sanctions. Dans leur prise de position, ces derniers réfutent les différents reproches adressés à la Suisse.

Le montant des avoirs gelés en Suisse est honorable en comparaison internationale, relèvent-ils notamment. La somme représente environ un tiers du total des fonds gelés dans l’UE. C’est certes moins qu’en Grande-Bretagne (environ 20 milliards de francs), mais la liste de sanctions britannique ne correspond pas à celles de l’UE et de la Suisse et les chiffres ne sont donc pas comparables.

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