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Toujours trop d’azote et d’ammoniac dans les milieux naturels

Les forêts, les prairies riches en espèces ainsi que les bas-marais et les hauts-marais, notamment, sont particulièrement sensibles à un excès d'ammoniac. KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA sda-ats

(Keystone-ATS) Les milieux naturels restent soumis à des charges excessives d’azote et d’ammoniac en Suisse. Or ces polluants ont un impact négatif sur la biodiversité. Des mesures concrètes dans le domaine agricole sont notamment urgentes concernant l’ammoniac.

Les apports d’azote n’ont que légèrement diminué ces dernières décennies et continuent de dégrader les écosystèmes et la biodiversité, constate la Commission fédérale de l’hygiène de l’air (CFHA) dans son rapport “Polluants atmosphériques azotés en Suisse”, diffusé vendredi.

Les émissions d’oxyde d’azote dues au trafic ont diminué d’environ un tiers depuis 2000, ce qui reste insuffisant. Celles d’ammoniac, principalement générées par l’agriculture, stagnent elles à un niveau “bien trop élevé”. Pour la CFHA, la Politique agricole à partir de 2022 (PA22+) doit s’attaquer à ce problème par des mesures efficaces.

Dans un rapport publié en 2005, la CFHA appelait à réduire de moitié par rapport aux niveaux de 2000 les émissions d’ammoniac et d’oxyde d’azote afin de protéger les marais, les forêts et les prairies riches en espèces.

Mesures techniques pas exploitées

Concernant l’ammoniac, les mesures possibles sur le plan technique ne sont toujours pas pleinement exploitées. Le Conseil fédéral a présenté, il y a des années déjà, l’ampleur du besoin de réduction et les champs d’action, sans grands effets concrets.

La CFHA salue dans ce contexte sa décision du 12 février dernier d’introduire dans l’ordonnance sur la protection de l’air (OPair) des dispositions contraignantes concernant la couverture des réservoirs à lisier et l’épandage du lisier à l’aide d’un système à faible taux d’émission.

Ces dispositions entreront en vigueur le 1er janvier 2022. La CFHA salue aussi l’orientation vers une agriculture plus écologique, approuvée par le Conseil fédéral le 12 février dans son message sur la PA22+. Celle-ci présente notamment des réglementations nouvelles visant à réduire les pertes de substances nutritives.

La Commission de l’hygiène de l’air en espère des progrès notables en matière de systèmes de stabulation à faibles émissions et de détention d’animaux de rente adaptée au site. De nombreuses mesures visant à réduire les émissions d’ammoniac permettent aussi de diminuer en parallèle les gaz à effet de serre, comme le protoxyde d’azote et le méthane, note-t-elle.

Sols surfertilisés et acidifiés

L’ammoniac est un polluant principalement généré par la détention d’animaux de rente. Il contribue fortement aux apports élevés d’azote dans les écosystèmes, entraînant la surfertilisation et l’acidification des sols.

Les forêts, les prairies riches en espèces ainsi que les bas-marais et les hauts-marais, notamment, y sont particulièrement sensibles.

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