Accident de Brétigny: "dysfonctionnement organisationnel"
La catastrophe ferroviaire du 12 juillet 2013 à Brétigny-sur-Orge, en France, résulte "avant tout d'un dysfonctionnement organisationnel", estime un rapport d'experts. Le déraillement d'un train Paris-Limoges dans cette gare de la banlieue parisienne avait fait sept morts.
Le rapport que l'AFP a pu consulter pointe du doigt, entre autres, une "banalisation du travail dans l'urgence", qui résulte du "retard de maintenance" d'un réseau vieillissant, et de la "réduction de l'effectif compétent".
"A Brétigny comme ailleurs, la décennie des années 2000 a vu sur le terrain s'opérer de nombreuses fusions et réorganisations qui se sont accompagnées de drastiques réductions de moyens, matériels et humains", ajoute le document réalisé à la demande du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l'établissement d'infrastructure dont dépend la gare de Brétigny.
Les experts recommandent de "refonder l'organisation de la maintenance sur des bases fiables", afin de "rompre avec la culture de l'urgence", mais aussi de "remédier au sous-effectif chronique et au déficit de compétences", et "favoriser la mise en place d'une organisation tournée vers la sécurité".
Réduire le travail de nuit
D'autres recommandations sont émises, comme réduire la pénibilité, et notamment le travail de nuit. Selon les experts, limiter la fréquence des trains sur certaines plages horaires pourrait permettre d'effectuer de jour certaines opérations de contrôle sur les voies.
Ce rapport n'est pas un document judiciaire, a précisé l'AFP. La SNCF et la société Réseau ferré de France (RFF) ont été mises en examen pour homicides et blessures involontaires dans l'enquête sur cette catastrophe ferroviaire.