Bachar al-Assad a prêté serment pour un nouveau mandat de président
Bachar al-Assad, élu le 3 juin lors d'un scrutin dénoncé comme une "parodie de démocratie" par ses détracteurs, a été investi mercredi pour un troisième septennat à la tête de la Syrie. Il a prêté serment sur le Coran, dans son palais surplombant Damas, devant les députés réunis en session extraordinaire et un millier d'invités.
"Syriens, des années ont passé depuis que certains ont crié 'liberté'", a déclaré Assad au début de son discours, en référence aux milliers de manifestants descendus dans la rue pour protester contre le régime en 2011.
"Ils ont voulu une révolution, mais vous avez été les vrais révolutionnaires. Je vous félicite pour votre révolution et votre victoire", a lancé Bachar al-Assad à ses partisans.
"Ceux qui ont été déboussolés voient clair aujourd'hui (...). Les visages monstrueux se sont dévoilés, le masque de la liberté et de la révolution est tombé", a-t-il ajouté.
Ton triomphant
Dans un discours teinté de triomphalisme, alors que l'armée syrienne progresse sur le terrain face aux rebelles, M. Assad a assuré que son régime ne cesserait de combattre le terrorisme avant que ne soit rétablie la sécurité "à chaque coin de la Syrie".
Il a souligné sa volonté de récupérer les secteurs rebelles d'Alep et la ville de Raqa (nord), bastion des jihadistes de l'Etat islamique (EI).
Le régime domine le centre et la côte de la Syrie, tandis que les insurgés ont une présence éclatée dans le nord et le sud et que les jihadistes, en guerre contre les rebelles depuis janvier, tiennent l'est.
Rempart contre l'extrémisme
Au-delà des frontières, "la situation au Proche-Orient est très fluctuante. Et malheureusement pour les Syriens, cette instabilité a distrait l'attention de la communauté internationale", a confié Samir Nachar, de la Coalition de l'opposition syrienne. "Doit-elle se concentrer sur l'Etat islamique ? Sur l'Irak ? Sur l'Egypte ? Sur la Palestine ?", a-t-il poursuivi.
Des experts estiment que la montée des jihadistes a servi le président syrien, qui peut désormais essayer de se présenter aux Occidentaux comme un rempart contre l'extrémisme.
Bachar al-Assad a mis en garde les pays occidentaux et les pays arabes qui appuient la rébellion. Evoquant l'instabilité dans la région, il a déclaré qu'ils payeront "très cher" le prix de leur soutien.