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Etats-Unis: l’armée ne fermera pas les yeux si le sergent a déserté

(Keystone-ATS) L’armée américaine a indiqué mardi qu’elle “ne fermera pas les yeux” s’il s’avère que le sergent Bowe Bergdahl, prisonnier des talibans pendant cinq ans et libéré samedi, a déserté ou abandonné son poste avant sa capture. La Maison blanche a pour sa part présenté ses excuses au Congrès.

Alors que la polémique enfle aux Etats-Unis sur les conditions de la capture du sergent Bergdahl en Afghanistan en 2009, le chef d’état-major interarmées rappelle dans un communiqué que “les questions sur la conduite de ce soldat en particulier sont distinctes des efforts déployés pour récupérer tout soldat américain prisonnier de l’ennemi”.

Si les responsables civils et militaires américains se félicitent depuis samedi de ne pas avoir abandonné sur le terrain un prisonnier de guerre, des membres de son unité accusent Bowe Bergdahl d’avoir abandonné son poste, voire d’avoir déserté, avant d’être capturé.

“Les chefs de notre armée ne fermeront pas les yeux si une faute délibérée a été commise” par le sergent Bergdahl, promet le général, tout en rappelant son droit à la présomption d’innocence.

Le secrétaire à l’armée de Terre a souligné que l’US Army mènerait, une fois que l’ex-prisonnier aura récupéré, un “effort complet et coordonné (…) pour mieux connaître les circonstances de sa disparition et de sa captivité”. La désertion en temps de guerre reste théoriquement passible de la peine de mort aux Etats-Unis.

Salves des républicains

L’administration du président Barack Obama s’est pour sa part excusée de n’avoir pas tenu informés les élus du Congrès de l’accord d’échange de prisonniers avec les talibans en Afghanistan pour récupérer le soldat Bergdahl, ont rapporté des élus.

Les républicains ont tiré dès ce week-end à boulets rouges contre l’administration démocrate, coupable à leurs yeux de ne pas avoir informé le Congrès 30 jours avant l’opération.

Le sergent Bergdahl a été libéré en échange de la relaxe de cinq cadres talibans détenus à Guantanamo. Ce règlement a fait l’objet de longues négociations depuis des années, sous l’égide du Qatar qui a servi d’intermédiaire.

Il était toujours hospitalisé mardi au centre médical américain de Landstuhl (Allemagne) où son état restait “stationnaire”, a fait savoir l’hôpital.

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