Franc fort: le directeur de l'EPFZ rejette tous les moyens de lutte
Jan-Egbert Sturm, directeur de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), rejette toutes les propositions avancées pour lutter contre le franc fort. On doit être conscient qu'on ne peut pas faire grand-chose actuellement, estime-t-il.
Ce n'est pas le bon moment pour un arrimage de la monnaie helvétique à l'euro, qui vaut actuellement 1,17 franc, relève M. Sturm dans une interview accordée à l'hebdomadaire alémanique "Der Sonntag".
Si le franc devait être arrimé, il devrait l'être à un taux de 1,50 face à la devise européenne, poursuit le directeur du Centre de recherches conjoncturelles de l'EPFZ.
Attention à l'exportation
Une hausse des taux d'intérêt ne serait pas pertinente non plus, d'après M. Sturm: pour le marché intérieur, la mesure serait certes appropriée, mais, pour l'économie d'exportation, elle équivaudrait à un frein, le franc devenant plus attractif encore.
Quant aux allègements fiscaux en faveur de l'industrie d'exportation malmenée par la cherté du franc, Jan-Egbert Sturm les qualifie de subventions qui entravent les changements structurels et constitueraient de faux stimulants.
Une seule question
Aux yeux de M. Sturm, la seule question à se poser est de savoir quand la branche exportatrice supprimera des emplois. Le directeur de l'EPFZ ne veut cependant pas parler de crise existentielle de la Suisse: "C'est finalement un signe de force que le franc atteigne de tels sommets".
Aussi longtemps que le taux de chômage ne grimpe pas, on peut parler d'une crise de l'industrie d'exportation, mais pas d'une crise de l'ensemble de l'économie suisse, selon lui.
Jan-Egbert Sturm ne table pas sur une parité franc-euro à court terme. Il voit actuellement un équilibre entre 1,30 et 1,40 franc.