L'identité romande doit être mieux défendue au sein de Tamedia
"Il faut améliorer la défense de l'identité romande au sein du groupe Tamedia et éviter les erreurs de communication qui provoquent de gros malentendus". Ce sont les leçons que tire Pierre Lamunière, ex-patron d'Edipresse, de l'annonce de coupes par le groupe zurichois.
Les remous dus à l'annonce d'économies de 17,8 millions de francs au "Matin", "24 heures" et la "Tribune de Genève" ont un effet positif, relève Pierre Lamunière dans une interview au "Matin Dimanche": "Tant mieux si les réactions permettent de souligner le rôle vital des journaux comme lien social".
Après les responsables de Tamedia Christoph Tonini, dans "le Matin" de vendredi, et Pietro Supino, dans "24 heures" et la "Tribune de Genève" de samedi, Pierre Lamunière veut aussi calmer les esprits. "L'image d'un groupe financier uniquement obsédé par le bénéfice, brandie ces derniers jours, est une caricature de la réalité", souligne l'ancien patron d'Edipresse.
Pas de licenciements
Et de répéter qu'il n'y a chez Tamedia "aucun plan de fermeture du titre" orange et que "tout sera fait pour assurer sa survie", "aucune garantie ne pouvant toutefois être donnée à long terme si la conjoncture continue à se dégrader". Il précise qu'il n'y aura pas de licenciements en 2013 et que "tout sera fait pour les limiter au maximum, voire les éviter à l'avenir".
Et de relever: "Il serait irresponsable de ne pas dégager des réserves suffisantes pour investir dans l'outil industriel et les nouvelles plate-formes d'information dans un secteur aussi chahuté".
Pérennité des titres
Pierre Lamunière, qui a vendu ses titres en 2009, reste convaincu que c'était la meilleure solution pour garantir la pérennité des titres. "Si nous étions seuls dans un marché fortement contracté, la situation serait bien plus difficile".
En début de semaine, le groupe zurichois avait annoncé envisager des coupes de 34 millions de francs sur les prochaines années dans ses journaux, dont 17,8 millions en Suisse romande. Face aux réactions, la direction de Tamedia a rencontré jeudi dernier les rédacteurs en chef concernés et une délégation des gouvernements vaudois et genevois. Une seconde rencontre est agendée au 16 avril.