Les trente militants de Greenpeace inculpés de "piraterie"
La Russie a inculpé de "piraterie" les trente militants de Greenpeace. Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison pour une opération sur une plateforme pétrolière dans l'Arctique, a annoncé jeudi le comité d'enquête russe.
"Les accusés ne reconnaissent pas leur culpabilité et refusent actuellement de témoigner sur le fond des accusations", a indiqué dans un communiqué le comité d'enquête. Parmi eux, un militant suisse de Greenpeace, âgé de 28 ans.
"Ces accusations donnent un coup au moral de toutes les personnes concernées", a déclaré jeudi à l'ats Nathalie Favre, porte-parole de Greenpeace Suisse. "Mais nous n'allons pas nous laisser intimider et allons continuer à nous battre", a-t-elle assuré.
Sur place, les avocats des trente militants ont formulé un recours contre leur arrestation. "Ils ont fait appel pour une libération sous caution", a précisé Nathalie Favre. Toute autre forme de recours n'est pas possible, puisqu'il ne s'agit pas de condamnations, a-t-elle relevé.
La représentation helvétique a pu rencontrer le militant suisse, a-t-elle ajouté. Il semblerait que son état de santé physique soit bon, mais il est difficile d'estimer son état mental.
"Réduire au silence"
Les membres de l'équipage, quatre Russes et 26 ressortissants de 17 autres pays - dont six Britanniques, deux Canadiens, un Suisse, un Américain et un Français - ont été arrêtés à la suite de l'arraisonnement le 19 septembre en mer de Barents de l'Arctic Sunrise par un commando héliporté des garde-côtes russes. Plusieurs d'entre eux avaient tenté d'escalader la plate-forme pétrolière.
Les autorités russes avaient alors placé les militants en détention provisoire. Le Comité d'enquête russe avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour piraterie. L'ONG avait aussitôt dénoncé une décision "destinée à intimider et à réduire au silence".