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Nouvelle version de l’exosquelette Twiice One testée par Silke Pan

Silke Pan fait la démonstration de la nouvelle version de l'exosquelette Twiice. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Après deux ans de développement, une nouvelle version de l’exosquelette Twiice est au point. Plus léger, plus performant, le dispositif d’assistance à la marche développé par l’EPFL peut être utilisé sans assistance. L’athlète handisport Silke Pan l’a testé.

Son ergonomie “permet l’autonomie”, apprécie Silke Pan, qui peut désormais installer et ôter le dispositif seule. Même si une personne accompagne toujours l’athlète pour des raisons de sécurité, l’indépendance est pour elle une avancée centrale, souligne l’EPFL mardi dans un communiqué.

Encombrement réduit

Comme la version précédente, Twiice One est doté de deux moteurs électriques par jambe, qui permettent la mobilisation des deux articulations de la hanche et du genou. Grâce à de nouveaux actionneurs, intégrés au design, l’encombrement de l’exosquelette est considérablement réduit, facilitant son utilisation.

Techniquement, le nouvel appareil bénéficie de deux fois plus de couple que le précédent pour un volume réduit de moitié. Le poids reste identique, 16 kilos, de même que l’autonomie de la batterie, environ 3 heures.

Trois modes de marche, ainsi que la montée ou descente d’escaliers, peuvent être commandés depuis la poignée d’une béquille. “La marche demande moins de force, mais toujours une importante concentration pour garder le corps droit”, remarque la pilote, citée dans le communiqué.

Elargir le cercle des bénéficiaires

“Il faut maintenant mettre la technologie à l’épreuve et travailler sur l’accessibilité de ce type de solutions d’assistance à la marche à plus de personnes”, avance Mohamed Bouri, responsable du projet au Laboratoire de systèmes robotiques de l’EPFL (LSRO) . “Il s’agit notamment de tester la solidité du système, la stratégie et de mesurer le gain en accessibilité et en indépendance au quotidien”, ajoute le doctorant Tristan Vouga.

Les chercheurs voudraient aussi améliorer l’expérience pour l’utilisateur, avec par exemple des modes de marche plus fluides ou des senseurs capables de détecter un obstacle.

Pour les scientifiques, cette technologie ne doit pas rester orpheline. Une start-up éponyme est en cours de constitution afin de pouvoir commercialiser ces exosquelettes, qui restent toujours des appareils faits sur mesure, pour qu’ils bénéficient à d’autres.

Collaboration et compétitions

Silke Pan, ancienne acrobate devenue paraplégique suite à un accident de trapèze, collabore depuis 2016 avec les chercheurs du LSRO au développement de l’exosquelette. Son aide a permis aux scientifiques de construire une structure robotique capable de soutenir son corps, mais aussi de guider ses pas.

Avec Twiice, l’athlète et les chercheurs ont remporté le 4e prix du Cybathlon de Zurich en 2016 et la médaille d’or à celui de Düsseldorf en Allemagne un an plus tard. L’équipe est d’ores et déjà inscrite au Cybathlon 2020.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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