Renvoi des étrangers: une partie du PS défend le contre-projet
Berne - Une majorité des votants (58%) accepterait l'initiative "Pour le renvoi des étrangers criminels", selon un sondage. Ce résultat incite une partie du groupe socialiste à soutenir fermement le contre-projet afin de faire capoter cette initiative.
C'est la suite du dilemme auquel a déjà été confronté le groupe socialiste lors du débat aux Chambres. Au Parlement, quelques-uns de ses députés ont contribué au contre-projet uniquement pour pouvoir présenter au peuple une alternative à l'initiative de l'UDC.
"Si je suis mordu par un serpent, j'utilise un contre-poison afin de ne pas mourir. Le contre-projet est le contre-poison à l'initiative de l'UDC", a expliqué de façon imagée la conseillère nationale de Bâle-Ville Silvia Schenker.
Pression de la baseDans le fond, il ne faut ni l'initiative ni le contre-projet, résume la cheffe du groupe socialiste Ursula Wyss, contactée vendredi par l'ATS. Des sondages indiquent pourtant que près de 40% de l'électorat de base du PS soutient le texte de l'UDC. Quelques sections cantonales soutiennent aussi le contre-projet.
Les gens veulent des mesures, répressives également, constate Mme Wyss. Le PS comprend ces préoccupations, à condition que leur forme soit "convenable". Au contraire de l'initiative, le contre-projet permet d'examiner la proportionnalité d'un renvoi.
Un groupe de parlementaires socialistes se mobilise donc pour faire triompher le contre-projet. Il est emmené par les conseillers nationaux Daniel Jositsch (ZH) et Andy Tschümperlin (SZ). Il comprend notamment Chantal Galladé (ZH) et Anita Fetz (BS), a indiqué Ursula Wyss confirmant une information des "médias az" publiée vendredi.
Le comité présentera sa campagne jeudi prochain lors d'une conférence de presse. Pour lui, le contre-projet offre une harmonisation et une confirmation de la pratique actuelle.