Le Parlement yéménite a approuvé mercredi l'instauration de l'état d'urgence dans le pays, où le président Ali Abdallah Saleh est de plus en plus contesté. Cette mesure avait été proclamée par le chef de l'Etat le 18 mars dernier après la mort de 52 manifestants.

Au total, 164 députés sur 165 présents au Parlement du Yémen ont voté cette mesure, alors que le parlement compte 301 membres.

Tous les députés de l'opposition parlementaire, les indépendants et les députés du Congrès populaire général (CPG) du président Saleh qui ont démissionné en raison de la répression des manifestations, ont boycotté la séance qui a eu lieu mercredi.

Des groupes de l'opposition yéménite ont pour leur part appelé l'état d'urgence approuvé mercredi à une nouvelle journée de mobilisation ce vendredi pour réclamer la démission du président Ali Abdallah Saleh. Ils envisagent de marcher sur le palais présidentiel de Sanaa.

"Ce vendredi sera le 'Vendredi de la marche en avant', avec des centaines de milliers de personnes. Nous arriverons jusqu'à vous et nous vous ferons partir", a dit Mohamed Qahtan, le porte-parole de la contestation, s'adressant au dirigeant yéménite par le biais de la chaîne de télévision Al-Jazira.

Le Yémen est en proie depuis sept semaines à des manifestations de rue contre M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. La répression a fait 52 morts pour la seule journée de vendredi dernier, où des hommes armés fidèles à M. Saleh ont ouvert le feu sur des manifestants.