
Treize morts dans un attentat à la camionnette à Barcelone

(Keystone-ATS) Une fourgonnette a foncé sur la foule après-midi près de la place de Catalogne dans le centre de Barcelone, faisant au moins treize morts et 50 blessés, selon les autorités. Deux personnes en lien avec cette attaque, revendiquée par l’EI, ont été arrêtées.
« Nous pouvons confirmer qu’il y a 13 morts et plus de 50 blessés », a écrit sur Twitter Joaquin Forn, le responsable de l’Intérieur du gouvernement régional catalan. M. Forn avait auparavant évoqué un bilan « d’une morte et 32 blessés dont plusieurs graves ». Selon le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, une Belge figure parmi les personnes tuées.
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’attentat, dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq. « Les assaillants de l’attaque de Barcelone étaient des soldats de l’Etat islamique », indique le communiqué, ajoutant que « l’opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition » internationale antidjihadistes opérant en Syrie et en Irak.
Deux arrestations
Par son mode opératoire l’attaque de Barcelone rappelle des attentats imputés ou revendiqués par l’EI à Nice, Berlin ou Londres. Elle a visé les Ramblas, l’artère de Barcelone la plus prisée des touristes. Une camionnette a foncé dans la foule en fin d’après-midi.
« J’ai vu quatre ou cinq personnes à terre et des gens essayaient de les réanimer. Il y avait beaucoup de sang », a raconté Lily Sution, une touriste néerlandaise.
La police régionale de Catalogne, dont Barcelone est la capitale, a annoncé quelques heures plus tard l’arrestation d’un homme lié à l' »attaque terroriste », ajoutant qu’il n’y avait « aucune personne retranchée dans un bar », contrairement à ce qu’avaient avancé plus tôt des sources policières.
Le suspect a été identifié, a indiqué un porte-parole du Syndicat unifié de policiers (SUP). Le président de Catalogne Carles Puigdemont a ensuite annoncé une deuxième arrestation.
« Un pistolet ou un taser »
Un témoin interrogé par la télévision espagnole TVE a dit avoir vu un suspect au moment de l’attentat. « Il a une vingtaine d’années, il est très jeune, les cheveux foncés et un visage fin », a-t-il dit.
« J’ai vu un homme courir vers le bas de la Rambla, poursuivi par la police, et il a laissé tomber un objet en métal noir, ça avait l’air d’un pistolet ou d’un taser », a expliqué un autre témoin.
La zone de l’attentat a immédiatement été fermée par un cordon de sécurité. Des blessés ont été emmenés sur des civières vers un grand magasin de la chaîne Corte Ingles, apparemment pour recevoir les premiers soins.
Les stations de métro et de chemin de fer ont été fermées, ont annoncé sur Twitter les services des urgences de la ville.
« Toute l’Espagne est à Barcelone »
Les réactions d’indignation ont très vite afflué. Le Palais royal espagnol a assuré qu' »ils ne nous terroriseront pas. Toute l’Espagne est à Barcelone. Les Ramblas appartiendront de nouveau à tout le monde », tandis que le chef du gouvernement Mariano Rajoy assurait que « les terroristes ne vaincront jamais un peuple uni qui aime la liberté face à la barbarie ».
Le président américain Donald Trump a assuré sur Twitter que son pays ferait « tout ce qui est nécessaire pour aider ». Son homologue français Emmanuel Macron et la Première ministre britannique Theresa May ont exprimé la « solidarité » de leurs pays respectifs, tandis que le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié l’attaque de « révoltante ».
La présidente de la Confédération Doris Leuthard a condamné l’attaque et le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter a présenté ses condoléances à la population et au gouvernement espagnol. Pour le président du Conseil européen, Donald Tusk, « toute l’Europe est avec Barcelone. »
Le président russe Vladimir Poutine a appelé à un combat global contre « les forces du terrorisme ». Le pape François a quant à lui fait part de sa « grande préoccupation ».
C’est à Madrid qu’avaient eu lieu les attentats islamistes les plus meurtriers jamais commis en Europe: le 11 mars 2004, des bombes avaient explosé dans des trains, faisant 191 morts.