Tristesse et critiques après la décision de Gérard Depardieu
(Keystone-ATS) La décision de l’acteur français Gérard Depardieu de prendre la nationalité russe à l’invitation du président Vladimir Poutine attriste fans et détracteurs en France. La lettre qu’il a adressée à M. Poutine pour le remercier et qui fait l’éloge de la démocratie en Russie a également provoqué de vives critiques en Russie.
Le comportement de Gérard Depardieu me rend triste, a déclaré vendredi sur la chaîne de télévision iTélé, Jean-Claude Mailly. Le secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO) a déploré le fait que l’acteur français ait qualifié la Russie de « grande démocratie ».
La présidente du MEDEF, Laurence Parisot, a de son côté regretté l' »hallali » dont l’acteur candidat à l’exil fiscal en Belgique est, selon elle, l’objet en France. « Je trouve qu’il serait bon que tout ceci se calme et qu’un jour Gérard Depardieu, calmement, dise ‘je reviens' », a-t-elle dit.
« Coup politique majeur »
Le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis a préféré minimiser la décision de l’acteur. « Il voulait déjà devenir belge. Donc je me suis dit que Poutine n’était pas la Grande Catherine et que Depardieu n’était pas Diderot ou Voltaire », a-t-il ironisé sur RTL.
Vladimir Poutine a fait un « coup politique majeur » en signant un décret accordant la nationalité russe à Gérard Depardieu, a de son côté commenté sur Radio Classique la sénatrice centriste (UDI) Chantal Jouanno.
« On n’oubliera jamais »
La lettre de Gérard Depardieu remerciant M. Poutine et faisant l’éloge de la démocratie de Vladimir Poutine a aussi provoqué un concert de critiques et sarcasmes sur les réseaux sociaux russes.
« Gérard, viens le 31 janvier sur la place Trioumfalnia (à Moscou), avec ton nouveau passeport russe en poche. Tous les 31, à 18 heures, sur cette place, des citoyens russes exigent le droit de se réunir paisiblement, comme prévu par l’article 31 de la Constitution. On t’attend Gérard! », a lancé l’écrivain Edouard Limonov, opposant actif à Vladimir Poutine.
« On n’oubliera et on ne lui pardonnera jamais cette phrase: ‘c’est une grande démocratie' », a déclaré le journaliste Matvei Ganapolski sur la radio d’opposition Echo Moskvy.
« Cher monsieur Depardieu, n’hésitez pas, venez en Russie. Vos impôts seront consacrés à de bonnes oeuvres: nouvelle augmentation pour les Tchékistes (agents des services de sécurité), les procureurs, les juges et les gorilles armés de matraques qui passent à tabac les jeunes garçons et filles et les vieilles dames constituant une menace pour notre stabilité », a réagi l’écrivain et opposant Lev Rubinstein.