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Un ex-policier condamné à 10 ans de prison pour pédophilie

(Keystone-ATS) Un ancien policier valaisan a été condamné à 10 ans de prison par le Tribunal de Sion qui l’a reconnu coupable d’actes pédophiles. La cour a suivi presque toutes les réquisitions émises par le ministère public lors du procès lundi.

L’homme a été reconnu coupable d’actes et de tentatives d’actes d’ordre sexuel avec des enfants, de contrainte sexuelle, d’actes d’ordre sexuel sur une personne incapable de discernement ou de résistance et de pornographie. Entre 1996 et 2012, il avait abusé d’au moins 18 enfants de moins de 16 ans.

Comme l’avait requis le procureur, la cour a également ordonné un traitement psychiatrique ambulatoire, déjà durant l’exécution de la peine. Il n’a pas suivi les plaidoiries des victimes dont les avocats avaient demandé une mesure d’internement. Le tribunal a estimé que les avis des quatre experts concordaient sur l’efficacité possible d’un tel traitement.

Il reste en prison

Les juges n’ont en revanche pas suivi le procureur sur un point: l’interdiction pour l’accusé de toute activité professionnelle ou extra-professionnelle en relation avec des enfants. La mesure serait contraire au droit. La disposition légale qui permet de prononcer une telle interdiction est entrée en vigueur après les faits. Une rétroactivité n’est pas autorisée.

L’accusé est en détention préventive depuis le 25 janvier 2013. La détention a été maintenue par le tribunal pour des motifs de sûreté. L’homme est aussi condamné à verser une somme globale de 150’000 francs aux victimes pour tort moral. Ses biens ont été séquestrés pour couvrir une partie des indemnités à verser et des frais de justice.

Peine sévère demandée

L’accusation et les parties civiles avaient demandé une peine sévère lundi lors du procès. L’accusé a tissé la toile de sa perversion entre 1996 et 2012. Il était policier et entraîneur de football pour des équipes de jeunes. Il se liait d’amitié avec des parents de familles en difficulté, monoparentales ou en instance de séparation, a expliqué le procureur.

Il est ainsi devenu l’intime de certains parents, au point d’être choisi comme parrain de confirmation par certains enfants. Lesquels venaient souvent chez lui, à sa demande. Le procureur a raconté un rituel à chaque fois similaire.

L’enfant prenait un bain ou une douche, s’habillait d’un peignoir. L’accusé l’invitait alors près de lui sur le sofa pour regarder la télévision. Les premiers attouchements avaient lieu à ce moment.

Puis il invitait l’enfant à dormir dans son lit et profitait de leur sommeil pour d’autres attouchements. Il interrompait ses actes lorsque l’enfant se réveillait.

Appel à la clémence

La défense a demandé la clémence et plaidé la réinsertion. L’accusé a admis son attirance pour les enfants. Son défenseur a cependant contesté la machination. « L’accusé est malade, c’est une dérive, pas une machination ». Les experts ont admis une possibilité d’amélioration. Selon eux, il y a de la place pour des soins et une guérison.

En dernière parole, l’accusé a dit regretter ses gestes et a demandé pardon aux victimes et aux familles. Les victimes doutent de la sincérité de ce repentir en raison de son attitude durant l’enquête. L’homme a commencé par nier, puis a minimisé ses actes. L’ex-policier a même prétendu que les enfants le voulaient. Il n’a au final avoué qu’à moitié.

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