Un habit vert pour Léonard Gianadda
Le patron de la célèbre fondation valaisanne a été reçu mercredi à l'Académie des Beaux-Arts à Paris en qualité de membre associé étranger.
Retour sur une trajectoire hors du commun.
Il était une fois un émigré piémontais qui débarqua en Valais à l’âge de 13 ans, pour y travailler comme maçon.
Mercredi, son petit-fils, Léonard Gianadda est devenu membre de l’Académie française des Beaux-Arts. Lui qui était déjà, en France, Officier de la Légion d’Honneur, chevalier de l’Ordre national du mérite, officier des Arts et des Lettres et Commendatore de la République italienne.
Une histoire de hasard et de famille
Comment en est-il arrivé là? En 1976, alors qu’il envisageait de construire un immeuble locatif sur un terrain qu’il possédait, l’ingénieur Léonard Gianadda découvre les vestiges d’un temple gallo-romain.
Quelques temps plus tard, son frère cadet, Pierre, meurt dans un accident d’avion. Léonard Gianadda décide alors de créer une fondation qui perpétuera son souvenir. Et c’est autour du temple antique que le bâtiment de la Fondation Pierre Gianadda va être construit.
Imbrication de l’antique et du moderne, la Fondation est située dans un magnifique écrin de verdure. Des concerts prestigieux y ont lieu, et les expositions qui y sont montées font régulièrement des records d’entrée.
Il faut dire que le patron fait fort et aligne les «stars» des beaux-arts: au cours de ces cinq dernières années, Van Dongen, Picasso, Van Gogh, Kandinsky, Bonnard, Turner, Erni, Gauguin, Miró, Dufy ont, entre autres, été accrochés à Martigny.
A propos de Erni…
C’est l’artiste lucernois, 94 ans, qui signe l’épée d’académicien de Léonard Gianadda. Elle arbore le taureau romain, tricorne, qui est le symbole de la Fondation. Et l’un de ses trésors. L’épée en question lui a été remise par le ministre français de la culture, Jean-Jacques Aillagon.
Léonard Gianadda occupe le fauteuil de l’historien et critique d’art Federico Zeri, décédé en 1998. Parmi les membres associés étrangers figurent notamment le cinéaste Andrzeij Wajda, l’architecte Leoh Ming Pei, le violoncelliste Mstislav Rostropovitch ou Sir Peter Ustinov.
Hormis la Fondation qu’il préside et dirige, Léonard Gianadda occupe un siège d’administrateur au musée Rodin de Paris, au musée Toulouse-Lautrec à Albi et à la fondation Balthus.
swissinfo et les agences
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