Un loup sur cinq tué par les chasseurs cet hiver
(Keystone-ATS) Les chasseurs de loups en Finlande ont pratiquement rempli leur quota de mises à mort cet hiver en tuant 43 animaux. Soit près de 20% de la population estimée du pays, a annoncé lundi l’Agence nationale de la faune sauvage.
Sous la pression d’éleveurs et d’habitants de zones rurales, et malgré la colère des écologistes, les autorités avaient donné leur accord à la mise à mort de 46 des 250 loups gris finlandais entre la fin janvier et la fin février.
«Au total, 43 loups ont été tués (…) ce qui signifie que trois licences n’ont pas été utilisées», a indiqué un responsable de cette agence, Sauli Härkönen.
Braconnage à grande échelle
Entre 2007 et 2015, l’abattage des loups a été prohibé dans le but de préserver leur population, après un bras de fer entre Helsinki et la Commission européenne.
Or, selon les avocats du plan de chasse, cette interdiction a eu l’effet inverse à celui escompté en encourageant le braconnage à grande échelle : de 250 à 300 en 2007, le nombre des loups s’est effondré à entre 120 et 135 en 2013.
Les meutes se sont reconstituées depuis et la Finlande a de nouveau autorisé la mise à mort «encadrée» des loups en 2015, avec 24 permis d’élimination pour un total de 17 loups tués.
Le ministère de l’Agriculture et des forêts va maintenant évaluer l’incidence de ce plan pour la population et le braconnage, avant de se prononcer sur son éventuelle prolongation.
Ecologistes furieux
Les associations écologistes sont furieuses. Outre le plan de chasse, «des licences exceptionnelles ont été accordées par la police», rappelle Sami Saynevirta, de la Ligue finlandaise pour la nature.
Vingt-cinq loups ont en effet été tués depuis août dernier dans le cadre de battues destinées à éliminer les animaux s’aventurant près des villages, ou qui auraient attaqué des animaux domestiques ou du bétail.
La chasse est une habitude très répandue et profondément ancrée en Finlande, où quelque 300’000 permis individuels sont délivrés chaque année, l’un des taux par habitant les plus élevés d’Europe. Lièvres, cerfs, oiseaux sauvages et surtout élans sont les victimes les plus recherchées.