
Une belle édition du Marché-Concours sous un soleil radieux

Le Marché-Concours de Saignelégier s'est terminé dimanche sous le soleil avec le cortège folklorique et les courses de chevaux. Cette 120e édition a réuni entre 45'000 et 50'000 visiteurs. Plusieurs orateurs ont dit redouter les mesures prévues par la Confédération.
(Keystone-ATS) Ce n’est certes pas une édition record, mais le millésime 2025 du Marché-Concours national de chevaux de Saignelégier a donné pleine satisfaction à ses organisateurs. Entre 45’000 et 50’000 personnes ont assisté à la manifestation entre vendredi et dimanche, selon le président du comité d’organisation Vincent Wermeille. La fréquentation a donc été relativement similaire aux années précédentes.
La journée de dimanche a débuté sous un soleil radieux avec l’impressionnante parade de 400 équidés, sous l’oeil attentif des spectateurs. Le grand cortège folklorique s’est ensuite déroulé en début d’après-midi avec différents représentants genevois, comme la Compagnie de 1602 – qui entretient le souvenir de l’Escalade – et la Fédération des costumes.
Un chien sur la piste
Le public a ensuite pu vibrer devant les spectaculaires courses campagnardes, lors desquelles cavaliers, chevaux et attelages se sont affrontés. Courses paysannes et de chars romains, expositions de chevaux et quadrilles équestres ont aussi animé le week-end.
La manifestation s’est bien déroulée malgré «quelques petits incidents courants», a expliqué Vincent Wermeille à Keystone-ATS. A l’image du chien appartenant à des spectateurs qui, lors d’une épreuve samedi, s’est élancé sur la piste alors qu’une course s’y déroulait. L’accident a été évité.
Le canton de Genève, invité d’honneur pour la troisième fois après 1987 et 2007, a présenté ses différentes spécialités du terroir. Sa forte représentation a mis l’accent sur le côté rural et l’attachement aux traditions du canton-ville. «Nous sommes très contents et eux aussi. Cela a permis de renforcer nos liens, aussi d’un point de vue politique», commente Vincent Wermeille.
Possible diminution du soutien
Dimanche à la mi-journée, lors de la partie officielle, le président du Gouvernement jurassien Martial Courtet s’est inquiété du train d’ordonnances agricoles 2025, qui prévoit une refonte complète de l’Ordonnance sur l’élevage. «Le projet tel que présenté entraînerait une diminution significative du soutien à la Fédération suisse du franches-montagnes et la suppression totale des aides à l’élevage demi-sang», a-t-il prévenu.
Le vice-président du Conseil national Pierre-André Page a abondé dans ce sens. «Il est essentiel qu’il reste une branche de production, a-t-il déclaré. Le cheval est une richesse.» Il a aussi appelé à garder «confiance en notre capacité à trouver des solutions.
De son côté, le président du Conseil d’Etat genevois Thierry Apothéloz a explicité les liens qui unissent son canton à celui du Jura, notamment l’amour du terroir et des traditions.
Pour la première fois depuis 2019, aucun membre du Conseil fédéral n’était présent. Vincent Wermeille espère revoir dès l’année prochaine un représentant du gouvernement national, «car le Marché-Concours est un événement national».
Berne prochain invité
Le canton de Berne sera l’invité d’honneur du Marché-Concours 2026. Il s’agit du seul canton suisse qui, après 120 éditions, n’a jamais eu cet honneur. Avec le transfert de Moutier qui mettra un terme institutionnel à la Question jurassienne, le 1er janvier 2026, les tensions sont retombées entre les deux cantons. Les organisateurs ont donc estimé que le temps était venu d’inviter leurs voisins.
«Des éleveurs bernois sont présents depuis des années», précise Vincent Wermeille. Certains représentants du canton de Berne ont déjà fait le déplacement cette année. «Ils se réjouissent, assure le président. Leur présence en tant qu’invité d’honneur va peut-être créer quelques remous dans le Jura, mais nous sommes au-dessus de ça.»