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Vaud se dote d’un centre cantonal de l’autisme

(Keystone-ATS) Une chaire universitaire et un centre cantonal de l’autisme: après des années d’attente, Vaud se dote d’un dispositif de premier plan pour mieux diagnostiquer et traiter les troubles du spectre de l’autisme (TSA). Des patients de toute la Suisse romande pourraient en bénéficier.

“Nous avons la chance de pouvoir construire un centre d’excellence”, a expliqué devant la presse la Dr. Nadia Chabane, nommée professeure ordinaire et directrice du nouveau centre. Venue de Paris, cette pédopsychiatre et chercheuse reconnue travaille depuis plus de 20 ans dans le domaine des soins et de la recherche sur l’autisme.

La doctoresse Chabane s’est fixé deux objectifs majeurs: développer le repérage et le diagnostic précoce de la maladie ainsi que l’accompagnement de la population concernée, et fédérer les partenaires qui travaillent déjà dans ce domaine.

Difficile de connaître combien de personnes souffrent de TSA. Selon des études, souvent américaines, la prévalence serait d’un enfant sur 100, mais ces chiffres évoluent. Le centre vaudois comptera 14 postes et se situera près du CHUV à Lausanne.

Le centre aura aussi pour mission de faire avancer la recherche sur la pathologie, au travers notamment de la constitution d’une cohorte. L’objectif est d’identifier des biomarqueurs pour détecter le plus vite possible ces troubles sur les jeunes enfants.

Parents révoltés

Evelyne Thommen, professeure HES et membre de l’association Autisme Suisse romande, a donné un aperçu des besoins et des attentes des familles. “Pour les enfants entre deux et quatre ans, on propose deux heures d’accompagnement par semaine alors que les recommandations, c’est 20 heures. Les parents sont révoltés”.

Les suivis mis en place sont “très variés”, estime Mme Thommen. De nombreux enfants autistes qui ne souffrent pas de déficience intellectuelle devraient pouvoir intégrer l’école ordinaire.

Au-delà des controverses

Le centre se placera “au-delà” des controverses sur les causes de l’autisme, biologiques ou psychologiques. “Aujourd’hui, on ne considère plus ces situations comme le résultat de dysfonctionnements familiaux”, a rappelé le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard.

Le lancement de la chaire et du centre ont bénéficié d’un gros coup de pouce du mécène André Hoffmann. Il a versé 4,4 millions de francs pour les cinq prochaines années.

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