Cyclisme: les enjeux suisses de Paris-Nice
Sur les routes de la «Course au soleil», l'équipe allemande «Team Coast» du Saint-Gallois et l'italienne «Saeco» du Vaudois sont à la recherche d'une sélection pour le Tour de France. Pour sa part, «Phonak», seule équipe suisse au départ, ne fera pas une course d'attente.
Ils sont douze, les Suisses sur la ligne de départ de la «Course au soleil». Dont le prologue de 6,2 kilomètres tracé à Nevers a été remporté par le Belge Nico Mattan (Cofidis), devançant de 8 secondes le Britannique David Millar et de 9 secondes les Français Philippe Gaumont et Florent Brard.
Douze Suisses, dont Alex Zülle et Laurent Dufaux. Par le passé, tous deux se sont distingués sur les routes d’une épreuve exigeante, parfois compliquée encore par des conditions climatiques difficiles. Des conditions que le Saint-Gallois (vainqueur en 1993, 3e en 1995) comme le Vaudois (2e en 1997) n’apprécient guère.
«Il faudra faire avec», lâche Dufaux. Tout comme Zülle, le citoyen d’Ollon joue une carte plus importante encore que par le passé. Ecartée de la première liste d’invités au Tour de France, leur équipe respective – l’italienne «Saeco» et l’allemande «Team Coast» – veut convaincre Jean-Marie Leblanc du bien-fondé de leur candidature. Seront-ils au départ de Dunkerque le samedi le 7 juillet?
Pour les deux Suisses c’est précisément l’un des enjeux de Paris-Nice. Cela va les obliger à revêtir leur bleu de travail. Désormais placé sous la férule de Wolfram Linder, l’homme qui «fabriqua» les Raab, Ludwig et autre Ampler, Zülle est persuadé que l’Allemand relancera sa carrière. Et lui permettra de réaliser son rêve de remporter le Tour.
Pour l’heure, le Saint-Gallois se concentre sur Paris-Nice. Il se pose quelques questions quant à sa forme. «Après un stage d’entraînement de quinze jours au Mexique, j’ai fait un bon Tour de Valence. Puis j’ai craqué l’avant-dernier jour dans la montagne. Je ne peux apporter aucune explication. Ce Paris-Nice sera un excellent test…»
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A 32 ans Laurent Dufaux n’a pas lésiné sur sa préparation hivernale: son compteur marque 9000 kilomètres. Restent ses problèmes de santé, cette prostatite chronique. «La cause de tous mes malheurs ces dernières saisons», souligne le grimpeur de la «Saeco». «J’ai consulté des spécialistes à Berne, subi de nombreux examens. Désormais je dois adopter une attitude préventive».
Cette «Course au soleil», Dufaux dit l’aborder «sereinement, tant mentalement que physiquement. Mais, Antonio Salutini, mon directeur sportif, met la pression. Si «Saeco» veut décrocher une place pour le Tour de France, il faudra se bagarrer, ne pas rester au fond du peloton». Car, cette saison, même s’il a donné la priorité au Tour d’Italie, puis au Tour de Suisse qu’il aimerait remporter, le Vaudois pense au Tour de France.
Pour les autres Suisses, les objectifs consistent avant tout à aider leur leader. Pour le Tessinois Mauro Gianetti (37 ans vendredi prochain), il s’agira surtout d’assumer son rôle de capitaine de route pour Zülle.
Quant à «Phonak», la seule équipe suisse au départ, elle entend se mettre en évidence, participer à tous les mouvements de la course. «Une victoire d’étape serait inespérée», relève Jean-Jacques Loup, manager du groupe.
Pierre-Henri Bonvin
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