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Ed Fagan vise l’armement helvétique

Ed Fagan lors de sa visite à Zürich. swissinfo.ch

Des compagnies suisses d'armement seront attaquées en justice ces prochains mois au nom des victimes de l'apartheid.

Après les banques, affirme donc l’avocat américain Ed Fagan dans une interview à «dimanche.ch», ce sera donc l’industrie suisse de l’armement qui va être visé.

Une plainte collective a déjà été déposée le 19 juin contre l’UBS, le Credit Suisse et la banque américaine Citicorp. L’action judiciaire a été lancée à New York par le cabinet d’avocat d’Ed Fagan.

Les plaignants reprochent aux institutions bancaires d’avoir financé le régime sud-africain de l’apartheid en prêtant et en investissant de l’argent, et d’avoir ainsi soutenu les crimes perpétrés contre la population noire jusqu’à la chute du gouvernement raciste en 1992. Ils exigent un jugement populaire.

Compléments d’information

Le juge en charge de la juridiction, Richard Conway Casey, doit maintenant l’examiner et éventuellement demander des compléments d’information ou convoquer les plaignants et les accusés pour des audiences. Il décidera ensuite d’entamer ou non des poursuites.

Les accusés devront, selon la plainte, payer pour les dommages subis et les revenus obtenus illégalement devront être remboursés. L’accusation demande également qu’une amende soit prononcée et que le tribunal exige des entreprises mises en cause des pièces concernant leurs activités en Afrique du Sud.

Selon la plainte, Citicorp, UBS et le Credit Suisse ont fourni des fonds au gouvernement de Pretoria afin qu’il puisse acquérir «des matières premières, des équipements, des technologies de pointe et des armes, tout en sachant pertinemment qu’ils serviraient à terroriser, torturer et tuer». Ces agissements ont permis de perpétrer «un crime contre l’humanité» entre 1948 et 1993.

L’ambassade d’Afrique du Sud se distancie

Par ailleurs, l’ambassadrice d’Afrique du Sud en Suisse, Nozipho January-Bardill, s’est distancée de la plainte collective contre les grandes banques. Peut on lire dans la NZZ du dimanche.

Et d’ajouter que «son gouvernement n’avait jamais soutenu ce genre de plainte». Elle considère d’ailleurs que cette démarche n’est pas adéquate, mais estime toutefois compréhensible qu’il y ait des gens en Afrique du Sud qui souhaitent des indemnités pour ce qu’ils ont enduré, du gouvernement ou d’autres instances.

Le Conseil fédéral traitera vraisemblablement de l’affaire mercredi prochain. Cependant, le Département fédéral des affaires étrangères n’a pour l’heure, pas pris de position.

swissinfo avec les agences

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