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La Suisse est bien équipée pour l’aide humanitaire

Mme Calmy-Rey a regretté qu'il faille toujours rappler les règles du droit aux parties en guerre. Keystone

Lors de la conférence annuelle de l'aide humanitaire, Mme Calmy-Rey, présidente de la Confédération, a estimé que la Suisse est bien équipée en matière d'aide d'urgence.

Le responsable de la DDC Walter Fust, lui, a critiqué le manque de coordination et de professionnalisme de l’aide humanitaire internationale.

Les victimes de désastres naturels ou de conflit sont toujours plus dépendantes de l’aide internationale en raison de l’ampleur des destructions, a constaté la présidente de la Confédération lors de la conférence annuelle de l’aide humanitaire suisse à Berne.

«La Suisse est bien équipée pour l’aide d’urgence. Son mandat humanitaire est large et lui donne plus de marge de manoeuvre que ce n’est le cas pour d’autres Etats», a relevé la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

«Elle est aussi connue pour ne pas être mue par des mobiles politiques propres, ce qui renforce sa réputation de partenaire ‘fiable’.»

Aide «improvisée»

Mais le nombre d’acteurs en jeu – gouvernements, ONG, organisations onusiennes – complique la donne, a relevé le chef de la Direction du développement et de la coopération (DDC). Et «tous ne sont pas aussi professionnels qu’ils le devraient». Résultat, «l’aide arrive souvent de façon improvisée».

Walter Fust a plaidé pour une meilleure intégration de la population dans l’évaluation des besoins – «les victimes doivent être traitées comme des partenaires» – et pour que les organisations humanitaires soient soumises à «un processus de certification».

De plus, «l’accès aux fonds disponibles doit être transparent» et les comptes accessibles sur Internet. Trop souvent, l’argent n’arrive jamais dans la population. Celle-ci est également confrontée à un «vide» entre l’aide d’urgence et la reconstruction.

Pour Walter Fust, «avec ses années d’expériences, la Suisse est en mesure d’influencer l’agenda international». Elle est l’un des rares pays à réunir sous un même toit les différents instruments d’intervention: aide humanitaire, sauvetage, aide à la survie, reconstruction et développement durable. «Parmi les pays de l’OSCE, seules la Grande-Bretagne et la Suède ont une structure similaire», a-t-il précisé à swissinfo.

Violations du droit

Dans le cas de conflits armés, «des violations graves des règles du droit international par les parties en guerre doivent malheureusement toujours être constatées», a déploré Mme Calmy-Rey.

Ces violations concernent notamment la protection des populations civiles, ainsi que les possibilités d’accès aux victimes pour les secours. Dans ce contexte, la Suisse entend continuer de rappeler leurs devoirs aux différents protagonistes, a déclaré la cheffe du DFAE.

Groupes marginalisés

La Suisse fait également en sorte que les groupes de population marginalisés soient pris en compte. Ainsi, dans le cadre du conflit israélo-libanais de l’été dernier, elle a porté une attention particulière au sort des réfugiés palestiniens au Liban. Dans le meilleur des cas, d’anciens ennemis peuvent être amenés à collaborer dans des projets de reconstruction, a constaté Mme Calmy-Rey.

D’autre part, à Banda Aceh, en Indonésie, la Suisse a soutenu le processus de paix entre gouvernement et opposition pendant la période qui a suivi le raz de marée de décembre 2004.

swissinfo et les agences

En 2005 la Suisse a consacré 2,2 milliards de francs, 0,44% du Produit national brut, à la coopération et à la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement et en transition.

L’aide au développement est assumées par la Direction du développement et de la coopération (DDC).

En outre, la DDC est chargée, conjointement avec le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), de promouvoir des programmes de coopération dans les pays de l’Est et de la Communauté des Etats indépendants.

Le Corps suisse d’aide humanitaire, qui fait partie de la DDC, prête assistance aux victimes de désastres naturels et de conflits armés.

En 2006, la DDC a disposé d’un budget annuel d’environ 1,3 milliard de francs.
L’organisme du Département fédéral des affaires étrangères a mené à bien un millier de projets dans environ 50 pays.
Elle employait environ 1700 personnes en Suisse et à l’étranger.

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