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Xi accueille Poutine pour un sommet régional

Keystone-SDA

Le président Xi Jinping a réuni dimanche les dirigeants russe, indien, iranien et turc et une kyrielle de responsables eurasiatiques avant un sommet destiné à montrer qu'un autre modèle de relations est possible, avec la Chine en son centre.

(Keystone-ATS) Les chefs d’Etat et de gouvernement d’une vingtaine de pays et les responsables d’une dizaine d’organisations internationales et régionales ont afflué dans la mégapole portuaire de Tianjin (nord) pour participer lundi au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le premier depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Le Russe Vladimir Poutine est arrivé dimanche matin, selon les médias d’Etat russes et chinois, mais n’a pas été vu par la presse. Son homologue chinois a multiplié les entretiens bilatéraux, notamment avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le président turc Recep Tayyip Erdogan dimanche, avant une réception en l’honneur de ses invités prévue dimanche soir.

Les deux grands alliés chinois et russe doivent s’entretenir mardi à Pékin.

Confiance mutuelle

Dans les rues de Tianjin placée sous haute surveillance policière et militaire, des affiches en mandarin et en russe exaltent «l’esprit de Tianjin» et la «confiance mutuelle» sino-russe.

Ce rendez-vous, décrit comme le plus important depuis la création de l’OCS en 2001, a lieu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres : confrontation commerciale des Etats-Unis avec la Chine et l’Inde, guerre en Ukraine ou querelle nucléaire iranienne.

L’OCS associe 10 Etats membres et 16 pays observateurs ou partenaires et représente presque la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB de la planète. Elle est volontiers présentée comme faisant contrepoids à l’Otan. Son espace renferme d’importantes réserves énergétiques.

Grandiose défilé

La communication officielle chinoise vante le sommet comme un modèle de multilatéralisme – sous-entendu face à l’unilatéralisme américain.

Il ouvre une séquence au cours de laquelle la Chine entend faire étalage de son emprise diplomatique, mais aussi de sa puissance militaire, tout en se présentant comme un pôle de stabilité dans un monde divisé.

M. Poutine et plusieurs autres participants assisteront mercredi à la démonstration par leur hôte de ses capacités militaires, à la faveur d’un grandiose défilé célébrant à Pékin les 80 ans de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Le leader nord-coréen Kim Jong Un effectuera pour l’occasion une rare sortie hors de son pays, pour se tenir chez le voisin et allié chinois aux côtés de Xi Jinping.

La Corée du Nord est devenue l’un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

De nombreux alliés de Kiev soupçonnent Pékin de soutenir aussi Moscou dans le conflit. La Chine invoque la neutralité et accuse les pays occidentaux de prolonger les hostilités en armant l’Ukraine.

Effet d’image

Plus qu’à des résultats tangibles incertains, les experts incitent à prêter attention à l’effet d’image du sommet. Une photo de famille et la signature de documents, dont une déclaration et une stratégie de développement, sont programmées lundi.

L’OCS regroupe des membres aux rapports délicats les uns avec les autres, aux intérêts antagonistes et aux systèmes divergents.

La Chine peut cependant se prévaloir de l’avancée que constitue la présence au sommet du Premier ministre indien. Sa visite est la première depuis 2018, signe de l’effort de rapprochement entre les deux géants asiatiques qui se livrent une rude compétition régionale et se sont affrontés militairement sur leur frontière en 2020. L’Inde et la Chine sont simultanément en butte aux pressions commerciales américaines.

MM. Xi et Modi ont souligné lors de leur rencontre l’intérêt de coopérer pour deux pays qui représentent 2,8 milliards d’individus, une collaboration que M. Xi appelle «la danse du dragon et de l’éléphant».

Le Chinois a évoqué les «progrès continus» effectués depuis l’an dernier dans leurs relations et l’Indien l'»atmosphère de paix et de stabilité (qui) règne à présent» entre leurs pays, selon les comptes rendus officiels.

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