
Zurich et Genève avec un risque de bulle immobilière élevé

Les déséquilibres sur le marché immobilier persistent au niveau mondial, à peine tempérés par l'inflation, selon une étude menée par UBS. Zurich et Genève figurent parmi les villes avec le risque de bulle le plus élevé.
(Keystone-ATS) Avec un indice de 1,55 point, après 1,51 point l’an passé, la cité des bords de la Limmat figure même à la troisième place des villes présentant le plus fort risque de surchauffe, juste derrière Miami et Tokyo, ressort-il du Global Real Estate Bubble Index publié mardi par la grande banque. Genève (1,05 point) arrive septième du classement qui porte sur 21 centres urbains au total.
Dans l’ensemble, «les prix, corrigés de l’inflation, tendent à diminuer», note Matthias Holzhey, principal auteur de l’étude, lors d’une téléconférence. Les baisses sont de l’ordre de 20% au cours des cinq dernières années dans des villes autrefois identifiées avec des risques de bulle, comme Francfort, Paris ou encore Hong Kong. La diminution de l’accessibilité aux logements a pesé sur la demande, se traduisant par une stagnation des prix réels au cours des quatre derniers trimestres.
«Mais certaines villes échappent à la tendance, notamment Zurich et Genève où les prix ont continué à grimper», poursuit l’expert. Au cours de la seule dernière année, les prix réels, soit ajustés du renchérissement, ont grimpé de 4% dans la Cité de Calvin et même de 5% à Zurich, où la hausse cumulée depuis 2021 atteint 25%.
Hausse plus rapide que celle des salaires
Dans ces deux villes, la hausse des prix de l’immobilier a par ailleurs largement dépassé celle de la croissance des revenus, souligne son collègue Maciej Skoczek, signe d’importants déséquilibres.
Dans ce contexte, «lorsque les prix des logements deviennent inabordables pour les citoyens, des réglementations supplémentaires peuvent être introduites», prévient M. Skoczek. A l’instar d’Amsterdam, qui interdit les achats destinés aux locations de vacances et impose un contrôle des loyers, ou encore Vancouver qui empêche l’achat par des étrangers et impose des taxes sur les logements vacants.
«Ce type de mesures peut diminuer l’attractivité de ces centres urbains avec le risque de freiner la construction de logements, s’avérant contre-productive», avertissent les deux experts.
L’étude menée par UBS donne aussi des indications quant à l’accès au logement. A Zurich, il faut compter l’équivalent de plus de quarante ans de revenus locatifs pour amortir son achat et plus de 35 ans à Genève. A Dubaï, quinze ans suffisent.
Le marché immobilier devrait continuer d’être attractif dans les années à venir, notamment en raison des baisses de taux par les banques centrales qui entraîne une baisse des coûts de financement réels, tandis que l’offre limitée dans la plupart des centres urbains favorise la poursuite de la hausse des prix.