Affaire Skander Vogt: les prévenus nient avoir mal agi
(Keystone-ATS) Le procès de l’affaire Skander Vogt a débuté lundi à Renens (VD). Les prévenus interrogés ont contesté avoir mal agi la nuit du drame. La présidente de la Cour a accusé l’un d’être dans le déni.
Trois ans et demi après la mort de Skander Vogt dans sa cellule de Bochuz, enfumée après l’incendie qu’il avait allumé, les souvenirs des différents intervenants ont tendance à s’estomper. Malgré les images des caméras de surveillance dans le couloir de la prison, des zones de flou demeurent.
Très énervé
Pour le premier agent de détention interrogé, la situation n’en était pas moins « exceptionnelle ». A ses yeux, Skander Vogt était très énervé parce que des objets lui étaient refusés: radio et gants de boxe, ou gants en laine selon les versions.
L’agent de détention laisse entendre qu’il avait une sorte de mauvais pressentiment. Il a demandé à un collègue sous-chef de rester, alors qu’il venait de terminer son service. Celui-ci a refusé et rappelé qu’il était joignable et pourrait se déplacer en cas de besoin.
Un autre gardien a des souvenirs moins précis. Il ne se souvient plus de certaines déclarations ou de certains moments de la soirée. Reste que les informations étaient à prendre au sérieux parce que Skander Vogt n’était pas « n’importe qui ». C’était « une personne lourde à gérer », a affirmé le gardien.
« Dans le déni »
Le moment de l’incendie a donné lieu à de très longs interrogatoires. Si le sinistre n’a pas engendré de réaction plus forte, c’est aussi parce que Skander Vogt avait déjà provoqué des feux, mais qu’il mettait sa tête vers la grille d’aération et s’en sortait ainsi.
Un des temps forts de cette première journée de procès est l’interrogatoire du gardien qui est allé dans le couloir après le feu. Sur les bandes vidéo, il marche tranquillement, selon le procureur. « Normalement », a rétorqué l’agent.
La présidente de la Cour a insisté: « c’est un moment qui laisse perplexe », mettre 50 secondes pour parcourir 25 mètres alors qu’il y le feu et de la fumée. « Il est dans le déni », a-t-elle lancé. « Vous faites les gamins », vous et votre collègue dans une circonstance d’urgence. Le gardien a contesté la critique.