Albanie: heurts entre manifestants et policiers – trois morts
(Keystone-ATS) Trois personnes ont été tuées par balles vendredi en Albanie au cours d’une manifestation de l’opposition émaillée de violents accrochages entre manifestants et forces de l’ordre, a indiqué une source hospitalière. On dénombre une quarantaine de blessés.
« Il y a trois morts, 17 policiers et militaires blessés, dont trois grièvement. Vingt-deux civils ont également été blessés », a affirmé le chef des urgences de l’hôpital militaire de Tirana. Les trois personnes tuées étaient déjà mortes à leur arrivée aux urgences, a-t-il précisé.
L’opposition avait appelé à manifester contre le gouvernement de Sali Berisha afin de réclamer sa démission et appeler à des élections législatives anticipées, après l’annonce la semaine dernière de la démission du vice-Premier ministre Ilir Meta, mis en cause dans une affaire de corruption. Les socialistes albanais n’ont jamais reconnu le résultat des législatives de 2009, accusant le pouvoir de fraudes.
Plusieurs milliers de manifestants se sont ainsi rassemblés en début d’après-midi devant le siège du gouvernement, dans un climat de grande tension. Leurs pancartes demandaient le départ du premier ministre albanais: « A bas le gouvernement » ou « Berisha va-t-en! ».
Des accrochages n’ont pas tardé à se produire entre les protestataires et les importants effectifs policiers déployés autour du bâtiment gouvernemental. Des manifestants ont lancé des pierres et les forces de l’ordre ont répliqué à l’aide de gaz lacrymogènes et de lances à eau.
Les Etats-Unis prônent le calme
L’ambassade des Etats-Unis à Tirana a lancé vendredi un appel au calme, soulignant que toute manifestation devait se dérouler dans « le respect des institutions et de l’Etat de droit ». « Notre but n’est pas de prendre le pouvoir par la force et sans élections », a assuré le dirigeant de l’opposition et maire de Tirana, Edi Rama.
« Le gouvernement doit présenter sa démission et ouvrir la voie à de nouvelles élections (législatives) anticipées. C’est la seule solution pour que le pays revienne à la normale », a-t-il ajouté.