Alinghi est prêt pour la lutte finale

Le Team Alinghi au grand complet, devant le bateau SUI-64 qui participera à la finale. Keystone

A quelques heures du début de la finale de la Coupe Louis Vuitton, Alinghi peaufine sa préparation avant d'affronter les Américains d'Oracle.

Prise de température, sur place à Auckland, du défi suisse avant ce grand rendez-vous de la compétition.

Après plus de trois semaines de préparation, le défi suisse attend impatiemment le premier coup de canon qui doit lancer les duels. Sourire, décontraction mais pas d’excès de confiance dans la spacieuse base helvétique.

«Tout le monde est serein, que ce soit le ‘Design Team’, le chantier naval, la voilerie et bien sûr l’équipe navigante, confie Pierre-Yves Jorand. Lorsqu’on se balade dans les vestiaires ou la cafétéria, on n’a pas l’impression d’être à 72 heures d’une finale.»

Malgré l’enjeu énorme du rendez-vous, le coach d’Alinghi parle même d’une force tranquille qui règne au sein de l’équipe. Pourtant l’enjeu est de taille.

Si Russell Coutts et sa bande décrochent cinq victoires face aux Américains d’Oracle, le bateau aux couleurs helvétiques gagnera le droit de défier le ‘Defender’, Team New Zealand, le 15 février prochain.

Anticiper un certain type de conditions météos

Pour affronter le défi de San Francisco, Alinghi ne naviguera pas avec son deuxième bateau (le SUI-75). En effet, l’équipe a préféré conserver le voilier utilisé depuis le début de la compétition (le SUI-64 qui a remporté 21 courses sur 24 disputées).

A en croire le coordinateur du Design Team d’Alinghi, le choix entre les deux voiliers a été difficile.

«Il est dommage qu’un bateau aussi rapide que SUI-75 ne soit pas utilisé lors d’une course officielle, dit Grant Simmer. Mais nous anticipons un certain type de conditions météos pour la finale de la Louis Vuitton Cup et nous pensons que SUI-64 sera le bateau le plus performant à cette période.»

Le premier voilier de la nouvelle génération d’Alinghi a subit dernièrement des modifications de détails visant à améliorer son potentiel de vitesse dans les conditions estivales du Golf d’Hauraki.

Tomber les jupes des bateaux

Il y a des traditions dans la Coupe de l’America qui renforcent l’âme de la compétition. Et l’«Unveiling Day» en fait partie.

Avant le début de la finale de la Coupe Louis Vuitton, les deux ‘Challengers’ restants et le ‘Defender’ Team New Zealand laissent tomber les jupes des bateaux et dévoilent leurs dessous.

Les secrets des appendices et certaines innovations technologiques dûment protégées apparaissent alors au grand jour. «C’est un moment important et émouvant, raconte Jim Bungener, ingénieur chez Alinghi. Nous montrons le fruit d’un travail de plus de deux ans.»

Le défi suisse a présenté un voilier très conservateur. «Nous avons énormément travaillé sur la longueur du bateau et les détails, confie l’architecte Rolf Vrolick. La configuration des appendices reste donc plutôt traditionnelle.»

Seule surprise: une vache – dessinée sur le bulbe du bateau – qui doit rendre, selon Alinghi, le Class America «vachement rapide.»

Le «kiwi-clip» Team New Zealand

En fait, dans le port d’Auckland c’est le Team New Zealand qui a fait sensation. Lorsque ses deux bateaux sont sortis de l’eau sans protection, la foule de journalistes et de curieux est restée stupéfaite.

NZL 81 et 82 étaient tous deux équipés de leur arme secrète, le fameux «kiwi-clip», cette double coque qui rallonge la longueur de flottaison et qui permet un important gain de vitesse.

Une innovation technologique révolutionnaire. Du moins si l’on en croît le design Team Néo-zélandais.

Alors, coup de génie ou de bluff? Il faudra patienter jusqu’au 15 février pour le savoir.

swissinfo, François Egger à Auckland