Asile: les Centres sociaux protestants montent au créneau
(Keystone-ATS) Berne – L’Association suisse des Centres sociaux protestants (CSP) est venue dire à Berne tout le mal qu’elle pense des propositions de révision du droit d’asile présentées en décembre par Eveline Widmer-Schlumpf. Elles sont inéquitables et inapplicables, selon les CSP.
Implantés dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel et Berne-Jura, les CSP représentent en Suisse romande le plus important réseau de consultations juridiques pour requérants d’asile. Ils jugent « irréalistes » les modifications légales mises en consultation jusqu’au 22 mars.
Les responsables de l’oeuvre d’entraide se sont certes dits favorables à la limitation des clauses de non-entrée en matière (NEM) aux seuls cas relevant du régime de Dublin ou dans lesquels le requérant est renvoyé dans un pays tiers sûr.
En revanche, la réduction du délai de recours de 30 à 15 jours est jugée « totalement irréaliste ». Les droit d’asile n’a pas à faire exception au droit commun, critiquent les CSP, et si une telle différenciation devait être envisagée, ce serait plutôt dans le sens d’un allongement du délai de recours qu’il faudrait aller, compte tenu des difficultés rencontrées par les requérants.
La suppression de la présence de représentants d’oeuvres d’entraide lors des auditions au profit d’un « conseil en matière de procédure et d’évaluation des chances » visant à compenser la réduction du délai de recours suscite aussi la critique. Le contenu de ce « conseil » confié à des tiers n’est défini à aucun moment et le coût prévu de 305 francs par audition est à l’évidence insuffisant, relèvent les CSP.