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Avenirs professionnels, formations et valeurs de la jeunesse suisse

En 80 et 98% des jeunes Suisses situent leurs chances de réaliser leurs aspirations entre "ni bonnes ni mauvaises" et " très bonnes". KEYSTONE/EDI ENGELER sda-ats

(Keystone-ATS) Les jeunes adultes en Suisse estiment avoir de bonnes chances de réaliser leurs objectifs dans la vie. Mais cette perception varie en fonction de leur parcours. L’obtention d’une maturité fédérale ou d’un CFC est souvent essentielle à la perception du bien-être.

Les jeunes sans formation de degré secondaire sont les plus nombreux à juger leur avenir négativement, à n’avoir aucun revenu, à avouer manquer de confiance en eux, à être moins sportifs ou à boire nettement plus d’alcool durant les week-ends. C’est ce que montre l’enquête fédérale auprès de la jeunesse ch-x réalisée auprès de 30’000 jeunes adultes de 19 ans et publiée mardi.

La formation joue donc un rôle capital. Plus de 90% de tous les jeunes adultes ayant une formation professionnelle ont un revenu. Les jeunes hommes gagnent dans l’ensemble entre 1000 et 2000 francs, alors que les jeunes femmes indiquent plus souvent un revenu inférieur à 1’000 francs.

Selon l’enquête, les anciens élèves de classes spéciales sont généralement satisfaits de leur formation ou de leur emploi. Comparé à ceux qui ont suivi une scolarité normale, ils semblent surtout apprécier les apprentissages donnant droit à une attestation de formation professionnelle. L’étude relève cependant que trop peu d’élèves inscrits dans cette filière ont achevé une formation.

Un Etat plus sévère

Un autre résultat de cette enquête concerne l’identification aux valeurs dans la vie publique. Les jeunes adultes sont clairement favorables à un Etat de droit punissant plus sévèrement les criminels et fauteurs de troubles. Les jeunes hommes qui veulent plus d’interventions autoritaires ont également tendance à être prêts à recourir à la violence.

Environ 33% des jeunes en Suisse ont tendance à avoir des attitudes xénophobes et environ 20% montrent des tendances homophobes, selon l’enquête. Les femmes sont plus ouvertes. Mais comparés à des données collectées en 2010/11, les jeunes adultes en Suisse seraient en général plus ouverts et moins xénophobes.

Dans leur orientation politique, la polarisation des jeunes Suisses constatée en 2010/11 vers une droitisation ne se confirme pas dans les données recensées en 2014/15. C’est plutôt le centre qui a gagné du terrain en tant que force politique la plus importante. Les positions de gauche sont plus présentes chez les jeunes adultes sans formation ou une formation générale, tandis que les positions de droite s’observent parmi ceux qui ont une formation professionnelle.

Prudence dans l’interprétation

Les résultats se basent sur des enquêtes réalisées en 2014/15. D’où une certaine prudence à observer sur les enseignements à tirer pour aujourd’hui notamment au chapitre des convictions politiques, relève Luca Bertossa, responsable scientifique des ch-x. Les indicateurs sont plus fiables pour des thématiques plus constantes comme les aspects sociétaux.

Les enquêtes ch-x, démarrées en 2010/11, sont répétées périodiquement tous les quatre ans. Elles sont réalisées à l’occasion du recrutement militaire et complétées par un échantillon représentatif de jeunes femmes. Fondées sur pratiquement le même questionnaire, elles permettent de prendre le pouls de la jeunesse suisse. Un troisième cycle 2018/19 est en cours.

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