Bahreïn: un blessé décède – l’opposition prépare une mobilisation

(Keystone-ATS) Un manifestant chiite a succombé lundi à ses blessures, portant à sept le nombre des tués de la répression à Bahreïn. L’opposition préparait une démonstration de force avec une grande marche mardi à Manama et elle a radicalisé son mouvement pour réclamer la fin du règne de la dynastie des Al-Khalifa.

Même si l’Iran continue d’être un facteur « d’instabilité » dans le Golfe, Téhéran ne semble pas derrière les manifestations à Bahreïn, qui sont dues à des problèmes internes, a estimé lundi le plus haut gradé américain, l’amiral Mike Mullen, en arrivant à Doha, au Qatar, à l’occasion d’une tournée dans le Golfe.

De son côté, le ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Nayef Ben Abdel Aziz, a assuré au roi de Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, que Ryad soutenait Manama « contre tout ce qui nuit à la sécurité, la stabilité et l’unité nationale » de Bahreïn.

L’opposition poursuivait lundi ses concertations sur l’offre de dialogue faite par le prince héritier de Bahreïn, Salmane ben Hamad Al-Khalifa, tout en mobilisant ses partisans pour une marche mardi après-midi.

« Nous attendons jusqu’à 100’000 participants à la marche » qui devrait converger vers la place de la Perle, a dit à l’AFP un responsable du mouvement chiite al-Wefaq, Abdel Jalil Khalil Ibrahim.

Demande évoquée

« Nous sommes prêts au dialogue, qui n’a pas encore commencé. Mais il faut une plate-forme pour que ce dialogue soit fructueux », a ajouté ce responsable du Wefaq, réclamant entre autres « la démission du gouvernement qui n’a pas protégé son peuple ».

L’opposition assure ne pas vouloir un changement de régime, mais l’instauration d’une monarchie constitutionnelle.

De leur côté, les manifestants qui campent sur la place de la Perle ont radicalisé leurs demandes. « Nous ne voulons plus des Al-Khalifa, ni de leur règne », a lancé, furieuse, Chérifa, une jeune femme drapée de noir, qui s’est déclarée résolue à poursuivre son sit-in sur cette place devenue le coeur de la contestation.