Bourse suisse: fin de semaine très négative, le « Grexit » fait peur
(Keystone-ATS) La Bourse suisse a fini la semaine sur une note nettement négative. Dans un premier temps, le SMI avait profité de données préalables positives en provenance des Etats-Unis, avant de céder à l’incertitude entourant l’avenir financier de la Grèce.
Les craintes d’un « Grexit » (sortie de la Grèce de la zone euro) et les incertitudes qui y sont liées ont plombé l’ambiance. Le recul de Wall Street en début de séance est venu étayer cette atmosphère négative. Sur le marché des devises, l’euro est même repassé sous 1,03 franc, avant de se reprendre un peu et de remonter juste au-dessus de cette barre.
La situation de la Grèce pourrait encore se détériorer ces prochains jours. Athènes doit en effet rembourser environ 1,5 milliard d’euros au FMI en juin. Le pays devrait recevoir une aide de 7,2 milliard d’euros, mais seulement si le gouvernement présente des réformes concrètes dans les sept prochains jours.
La patience des créanciers est pratiquement épuisée. Aux Etats-Unis, la confirmation d’un net repli du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre et les autres données du jour n’ont pas soulevé de vague sur les marchés.
Le Swiss Market Index (SMI) a fini en baisse de 1,67% ou 156 points à 9237,79 points et l’indice de volatilité VSMI a gagné plus de 9%. Sur l’ensemble de la semaine, le SMI a cédé environ 1,2%. Le SLI a terminé vendredi en recul de 1,53% à 1380,93 points et le SPI de 1,54% à 9377,54 points. Sur les 30 blue chips, 26 ont reculé, trois avancé et Sonova est resté inchangé.
La lanterne rouge du jour est Richemont, qui a perdu 3,5%. Depuis la publication des faibles chiffres pour le mois d’avril, vendredi passé, le titre est sous pression. Swatch Group a cédé 1,5%.
Lors de l’assemblée générale, jeudi, le directeur général de l’horloger biennois Nick Hayek s’est montré optimiste au vu des exportations horlogères qu’il a qualifiées de « solides » et qui illustrent la forte demande pour les montres suisses. Depuis le début de l’année, Richemont fait toutefois mieux que Swatch.
Aryzta a reculé de 2,6%. Le boulanger industriel doit publier ses chiffres pour le trimestre de février à avril 2014/2015 mardi prochain. L’action est à la peine depuis longtemps et elle a cédé plus de 20% depuis fin 2014, après un avertissement sur bénéfice et une nouvelle acquisition en mars. Les intervenants ne s’attendent visiblement pas à une amélioration des chiffres.
UBS (-2,3%) figure aussi parmi les gros perdants, alors que Credit Suisse (-1%) a mieux résisté. L’agence de notation Moody’s a revu ses estimations pour treize banques d’investissement internationales suite à l’introduction d’une nouvelle méthode d’analyse, et a confirmé entre autres les notes de Credit Suisse et d’UBS. Moody’s envisage néanmoins de dégrader la note d’UBS pour les dettes de premier rang à long et à court terme.
Par ailleurs, UBS et Julius Baer (-1,4%) sont mentionnés avec divers autres instituts dans le rapport du Département de justice américain à propos du scandale FIFA.
Dans le camp des poids lourds défensifs, Roche a chuté de 2,2% et Novartis de 2% à la veille du congrès annuel de l’American Society of Clinical Oncology (Asco). Nestlé a perdu 1,2%, sans information spécifique. Lonza, Givaudan, Bâloise, Holcim et Adecco ont tous perdu plus de 2%, sans information spécifique.
Avec un gain de 1,9%, Transocean vient devant Galenica (+1%) dans le camp des gagnants. Galenica a poursuivi sur la lancée de la veille après l’annonce d’un accord de distribution avec Roche pour Mircera aux Etats-Unis. La Deutsche Bank a parlé d’excellente nouvelle et a relevé l’objectif de cours et a confirmé « buy ».
Le troisième gagnant est Syngenta, qui a pris 0,5% à 425,50 francs. Les courtiers expliquent l’engouement pour le titre par la probabilité de voir son concurrent américain Monsanto relever son offre d’achat non contraignante. De 449 francs par action, Monsanto pourrait monter à 500 francs dans un premier temps et certains parlent même de 545 francs.
Sur le marché élargi, Dottikon ES a reculé de 4,9% après ses chiffres 2014/2015 marqués par une sortie du rouge. L’entreprise renonce à verser un dividende. Molecular Partners (-7,6%), Burkhalter (-5,4%) et Airesis (-3,9%) ont également fortement reculé, alors que les gagnants sont Gavazzi (+3,9%), Myriad (+3,8%) et Burckhardt (+2,2%).