
Cérémonie d’assermentation dans le canton de Vaud

(Keystone-ATS) Les nouvelles autorités vaudoises ont été assermentées mardi à la cathédrale de Lausanne. Environ 1000 personnes ont assisté à la cérémonie, durant laquelle les sept conseillers d’Etat et les députés du Grand Conseil ont promis loyauté et probité envers leur canton.
« Ce moment peut paraître anecdotique à l’échelle planétaire, mais il a une véritable portée symbolique » pour le canton de Vaud et ses 800’000 habitants, a déclaré la nouvelle présidente du Conseil d’Etat, Christelle Luisier. Comme Valérie Dittli et Frédéric Borloz, elle a prêté serment sur le texte original, tandis que leurs collègues Nuria Gorrite, Rebecca Ruiz, Isabelle Moret et Vassilis Venizelos ont préféré la version laïque.
A tour de rôle et la main droite levée, les élus du Grand Conseil ont également promis, entre autres, de « défendre en toute occasion les droits, la liberté et l’indépendance » du pays, d’exercer leur tâche « en tout conscience » ou de divulguer des faits liés à leur fonction uniquement « en temps et lieu convenables. »
Environ deux tiers des députés ont été assermentés selon la formule intégrale, les autres sur le texte laïque. A noter aussi que 12 députés ont préféré ne pas prêter serment au sein de la cathédrale, mais durant l’après-midi dans la salle du Grand Conseil.
Appel à la cohésion
« Cette parole vous lie », a relevé Jean-François Cachin, appelé à s’exprimer en tant que doyen du Grand Conseil. Il a notamment prié ses collègues à « prendre soin de ce phénix », en référence au Parlement vaudois, qui avait été ravagé par un incendie en 2002. Le député PLR a aussi demandé de ne pas oublier la devise du canton, « Liberté et Patrie », dont « ni l’une ni l’autre ne sont des évidences. »
Christelle Luisier a aussi mis en garde contre le danger de penser que tout est immuable. « La seule certitude est que peu de choses sont certaines », a-t-elle dit, prenant exemple sur le retour de la guerre en Europe ou l’abrogation du droit à l’avortement aux Etats-Unis.
La cheffe du gouvernement a appelé les élus à faire preuve de « cohésion », afin notamment d’avoir « un Conseil d’Etat qui parle d’une seule voix, comme cela a été le cas avec le précédent ». La Payernoise a fait l’éloge du consensus, de l’écoute et de la tolérance. Elle a encore recommandé aux autorités de choyer la proximité avec la population, pour que « le pouvoir ne reste jamais dans une tour d’ivoire. »
Cérémonial bien huilé
La cérémonie a aussi comporté des discours religieux et plusieurs interludes musicaux, à l’orgue ou avec l’ensemble vocal féminin Callirhoé. Elle s’est achevée par l’hymne vaudois, repris en choeur par les personnes présentes dans la cathédrale.
Avant cette cérémonie, les élus s’étaient trouvés à 08h30 dans la salle du Grand Conseil pour une brève séance, consistant à valider les titres d’éligibilité. Ils se sont ensuite rassemblés sur les marches de l’esplanade du Château, d’où a démarré un cérémonial qui se répète pour chaque journée d’assermentation: salve de 23 coups de canon, fanfare et tambours de la police cantonale, défilé des mousquetaires et cavaliers des milices vaudoises et, finalement, cortège sur à peine 300 m pour rejoindre la cathédrale.
Cette cérémonie d’assermentation a été une première pour les quatre nouveaux membres du Conseil d’Etat – Valérie Dittli, Isabelle Moret, Vassilis Venizelos et Frédéric Borloz -, ainsi que pour un tiers des élus au Grand Conseil. La nouvelle législature commence officiellement le 1er juillet.