C’est prouvé, les espaces verts urbains favorisent la détente

Cela ne surprendra personne, les espaces verts dans les villes bruyantes favorisent la détente. Une étude de l'Empa et du WSL montre cependant pour la première fois l'impact réel de ces espaces sur la gestion du stress physique et mental.
(Keystone-ATS) « Les citadins exposés au bruit peuvent nettement mieux se reposer lorsqu’ils vivent à proximité d’espaces verts ou dans des environnements végétalisés. Cet effet se manifeste aussi bien sur le plan physique que mental et il est même démontrable à long terme », indique Beat Schäffer, du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa), cité lundi dans un communiqué.
Les effets à court terme sur la gestion du stress ont été étudiés dans le laboratoire audiovisuel (AuraLab) de l’Empa. Les sujets ont d’abord été stressés: ils devaient résoudre des tâches en étant pressés par le temps, tout en étant exposés à trois niveaux sonores différents, comparables à l’ambiance d’une salle de lecture jusqu’à un trafic routier bruyant.
Après la phase de stress, ils ont été plongés dans un monde virtuel à l’aide de lunettes de réalité virtuelle (VR): soit dans un environnement urbain avec des bruits urbains faibles, soit dans un paysage rural proche de la ville avec un environnement sonore naturel.
Plus calmes et plus concentrés
Après s’être immergés dans l’espace vert virtuel, les sujets se sont sentis plus calmes, plus détendus et plus concentrés que dans le scénario urbain de comparaison. « Au début, un effet de récupération a été observé pendant les deux scénarios VR, mais finalement, le stress physique a diminué de manière nettement plus importante dans l’environnement végétal », explique Claudia Kawai, chercheuse à l’Empa.
Le niveau de stress physiologique a été mesuré par la production de sueur sur les doigts et la concentration de cortisol dans la salive. Ces symptômes ne sont toutefois apparus que lorsque les personnes testées étaient non seulement exposées au bruit dans la situation de stress, mais devaient également résoudre des tâches en même temps. En revanche, le bruit de la circulation a toujours été perçu comme gênant.
L’étude du potentiel de récupération a clairement montré que les forêts et les lacs avec un environnement sonore naturel ont l’effet le plus reposant. Cependant, si la part de bruits d’origine humaine augmente, cet effet diminue nettement. Il était le plus faible dans les espaces urbains où la nature n’était ni visible ni audible.
Base de décision
Les résultats du laboratoire ont été confirmés par une étude de terrain. Des scientifiques de l’Empa ont rendu visite en ville de Zurich à plus de 230 volontaires vivant dans divers environnements. Des échantillons de cheveux ont été prélevés pour mesurer le cortisol, l’hormone du stress.
Par ailleurs, une équipe de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) a mené une enquête pour déterminer dans quelle mesure la population suisse peut se détendre dans les espaces verts de son voisinage et quel rôle joue la pollution sonore dans ce contexte.
Ces résultats font partie du projet RESTORE (Restorative green spaces in noise-polluted areas) qui vise à fournir une base de décision aux législateurs et aux responsables de l’aménagement du territoire. Ces travaux sont publiés dans le Journal of Environmental Psychology .