Aujourd’hui en Suisse

Bonjour, Suisses du monde,

Le Credit Suisse est accusé par le Ministère public de la Confédération d’être impliqué dans une sombre affaire de trafic de drogue et de blanchiment d’argent impliquant la mafia bulgare. La banque n’aurait pas pris toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’argent sale de finir sur ses comptes.

Et vapoter sera mieux réglementé en Suisse: la cigarette électronique est désormais considérée comme un produit du tabac et sera soumise aux mêmes exigences.

Bonne lecture,

Keystone / Urs Flueeler

Credit Suisse serait impliqué dans une affaire de trafic de stupéfiants et de blanchiment d’argent commis par une organisation criminelle bulgare. La banque est mise en accusation par le Ministère public de la Confédération (MPC).

Le MPC a mené une vaste enquête sur les activités en Suisse d’une organisation criminelle bulgare. «Avec la fin du communisme en Bulgarie les sportifs de haut niveau, manquant de soutien financier, se sont tournés vers d’autres sources de revenus et de nombreux lutteurs se sont fait approcher par les clans mafieux», explique le Ministère public dans son communiqué.

L’un de ces lutteurs a développé et dirigé un vaste réseau de trafic de cocaïne et de blanchiment d’argent. Il a été condamné par plusieurs juridictions européennes, notamment en Italie, pour avoir organisé l’importation de plusieurs dizaines de tonnes de cocaïne depuis l’Amérique du Sud vers l’Europe par bateau et en avion grâce à des «mules».

Le produit de la vente de la drogue était déposé en Suisse en petites coupures usagées d’euros, sur des comptes appartenant à des membres de l’organisation criminelle, avant d’être réinjecté dans le circuit économique légal par le biais d’acquisitions de biens immobiliers en Suisse et en Bulgarie.

Le MPC est remonté jusqu’à un lutteur bulgare établi en Valais, son patron, un ex-employé de banque et une gestionnaire de Credit Suisse. Cette dernière a effectué des transactions pour l’organisation, «malgré la présence d’indices forts quant à l’origine criminelle des fonds», précise le MPC. La banque est accusée de n’avoir pas pris toutes les mesures raisonnables et nécessaires pour empêcher l’infraction de blanchiment d’argent aggravé commise par son employée.

• Le résumé détailléLien externe de toute l’affaire dans le communiqué de presse du MPC
• Notre article sur l’enquête qui a été menée contre Credit Suisse dans l’affaire du «roi de la coke» bulgare
• Une enquête a aussi été ouverte contre la banque UBS en lien avec des transferts en provenance du Yémen

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Le vapotage sera soumis aux mêmes contraintes que la cigarette. Le Parlement suisse débat de la nouvelle loi sur les produits du tabac, qui inclut les dispositifs alternatifs comme le tabac chauffé, le snus ou l’e-clope.

Cela signifie qu’il sera interdit de vapoter dans les espaces fermés accessibles au public, que les moins de 18 ans ne pourront plus acheter de cigarettes électroniques et que la publicité sera limitée. Peu importe si le produit contient de la nicotine ou pas.

La Suisse s’aligne ainsi sur l’Union européenne, qui a édicté en 2014 déjà une série d’exigences quant à la composition, les avertissements et la publicité de l’e-cigarette. Mais pour ce qui est des mesures mises en œuvre pour lutter contre le tabagisme, la Suisse est très en retard. Elle est le seul pays d’Europe à ne pas avoir ratifié la convention-cadre de l’OMS sur le tabac.

La nouvelle loi débattue au Parlement pourrait permettre à la Suisse de respecter ses obligations, si les élus ne cèdent pas au lobby du tabac qui est très puissant dans le pays. Mais elle ne permettra pas de rattraper les autres États européens. «La Suisse va probablement rester à la fin du classement», prédit Markus Meury, porte-parole d’Addiction Suisse.

• La cigarette électronique devient un produit du tabac comme un autre, notre article sur la nouvelle loi
• Attention, ce parlement peut nuire à votre santé, l’enquêteLien externe de la Radio Télévision Suisse sur l’influence du lobby du tabac sur les élus
• Notre galerie photos sur les fumeurs, de moins en moins tolérés

© Keystone / Salvatore Di Nolfi

Le savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’UNESCO met ainsi en valeur une tradition vivante emblématique de l’Arc jurassien franco-suisse.

Ce savoir-faire comprend l’artisanat horloger situé le long de l’Arc jurassien de Genève à Schaffhouse, de Bienne à Besançon, mais aussi la fabrication d’automates et de boîtes à musique, caractéristique de la région de Sainte-Croix. Une grande diversité d’artisans, d’entreprises, d’écoles, de musées et d’associations valorise et transmet ces techniques.

«La candidature portée par la Suisse en collaboration avec la France a été considérée comme exemplaire par l’UNESCO pour sa mise en évidence de l’importance du patrimoine culturel immatériel dans un espace transfrontalier», relève l’Office fédéral de la culture dans son communiqué. Les démarches pour une inscription au patrimoine mondial sont le fruit d’une collaboration entre la Suisse et la France, avec un groupe de pilotage binational regroupant des artisans, des formateurs, des représentants de musées et de collectivités.

«C’est un vrai succès», se réjouit Patrick Linder, directeur de la Chambre d’économie publique du Jura bernois. Pour lui, cette inscription est une véritable reconnaissance d’un savoir-faire de précision qui a fait la renommée des montres suisses. «Elle met en lumière une spécificité historique qui a conditionné le développement de toute une région et qui a largement influencé sa culture.»

• RéactionsLien externe sur les ondes de la RTS après l’annonce de l’inscription de ce savoir-faire à l’UNESCO
• Le communiqué de presseLien externe de l’Office fédéral de la culture
• Pour comprendre ce savoir-faire, immersion dans un atelier de création de montres

© Keystone / Gaetan Bally

Le chocolat suisse joue un rôle dans la déforestation, dénonce le WWF. Un rapport de l’organisation pointe du doigt les produits importés utilisés pour préparer cet emblème culinaire helvétique.

«Plus de la moitié des importations nécessaires à la fabrication du chocolat suisse provient de pays où le risque de déforestation est particulièrement élevé», indique le WWF. Et alors que la Suisse représente seulement 0,1% de la population mondiale, elle représente 3% de l’empreinte mondiale du cacao.

«La déforestation est souvent cachée dans des produits résultant de l’importation de matières premières liées à de nombreux risques», souligne l’organisation. Environ 11,2 millions d’hectares ont été nécessaires pour couvrir les besoins de la Suisse en huit matières premières agricoles et forestières entre 2015 et 2019: cacao, noix de coco, café, huile de palme, cellulose et papier, soja, canne à sucre et bois.

Le WWF demande aux entreprises suisses d’améliorer la traçabilité des importations: «Il faut que les chaînes de livraison soient aménagées de manière à exclure la déforestation, afin qu’aucun produit vendu sur le marché suisse n’encourage ce phénomène.»

• RésuméLien externe de l’enquête du WWF sur la RTS
• Le rapport détailléLien externe du WWF sur la «déforestation importée»
• Notre article sur les chocolatiers face au défi persistant du travail des enfants

Viet Dang

Il a dansé pour et avec les plus grands artistes américains: c’est la personnalité suisse qui se cache derrière la fenêtre numéro 17 de notre calendrier de l’Avant.

Cette année, nous avons décidé de vous faire découvrir de petites touches de culture suisse, afin de soutenir les artistes dont les concerts, expositions et représentations ont été annulés en raison du coronavirus.

Notre surprise du jour vous emmène à Bâle, à la rencontre d’un danseur passionné arrivé en Suisse à la fin des années 1970, lorsque sa famille a fui le Vietnam.

• Pour ouvrir la fenêtre numéro 17, c’est ici!
• Le calendrier de l’Avent swissinfo.ch ou l’art dans tous ses états