Aujourd’hui en Suisse
Ami.e.s suisses du monde, bonjour,
Après les (très) mauvaises nouvelles d’hier, j’ai décidé, à l’unanimité de moi-même, de vous proposer une lecture positive en ce mardi. Il ne s’agit pas de faire l’autruche, mais simplement de s’accorder un petit répit.
Nous attaquerons donc tout de go par le calendrier de l’Avent culturel, qui vous fera découvrir le papa genevois d’un jeune garçon de BD à la mèche blonde, puis nous parlerons opéra, biodiversité et verrons quels enseignements l’ancien patron de Nestlé tire de sa carrière.
Et si vraiment vous avez une furieuse envie de coronavirus, vous retrouverez les derniers développements dans notre article sur la situation en Suisse.
Bonne lecture!
Il est Genevois et a vendu plus de 20 millions d’albums traduits en 25 langues de son personnage fétiche, un jeune garçon à la mèche blonde perchée sur la tête.
Vous avez deviné? Il s’agit du créateur de Titeuf, Manu, Nadia et toute la bande d’enfants qui nous racontent leur vision du monde des adultes du haut de leurs 10 ans. Notre artiste suisse du jour est également l’auteur du Guide du zizi sexuel, ce guide pratique qui explique la sexualité aux enfants avec humour, et dont une version actualisée vient de sortir.
Si vous connaissez ses personnages, vous connaissez peut-être moins le travail plus réaliste de ce dessinateur, qui voue une réelle fascination aux arbres qu’il croque lors de ses balades le long du Rhône.
Vous ne savez toujours pas de qui il s’agit? Ouvrez vite l’antépénultième fenêtre de l’Avent pour faire sa connaissance.
- Votre canton a-t-il déjà été présenté par l’entremise de l’un.e de ses artistes? Consultez toute notre sélection dans le Calendrier de l’Avent swissinfo.ch pour le découvrir.
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Le directeur général de l’Opéra national du Rhin (OnR), prestigieuse institution sise à Strasbourg, est suisse. Alain Perroux est en poste depuis janvier 2020 et il prépare sa première saison dans des conditions on ne peut plus particulières.
Rares sont les Suisses qui dirigent ou ont dirigé de grandes scènes françaises. Mais le Genevois pure souche dispose d’une expérience à en faire pâlir plus d’un. L’homme fait d’abord des études de musicologie et de langue allemande à l’Université de Genève avant de passer par la case journalisme. «L’écriture m’a appris à analyser les concerts et les opéras, à en critiquer la forme et le contenu sans m’en tenir à ce jugement simpliste: j’aime/je n’aime pas. Le journalisme est une école de la pensée qui me sert encore aujourd’hui dans mes choix de compositeurs, de chanteurs, de metteurs en scène», dit-il.
Après plusieurs années passées au Grand Théâtre de Genève et au Festival d’Aix-en-Provence, le plus couru des festivals d’art lyrique en Europe, Alain Perroux est nommé à l’OnR.
Toujours émerveillé par la magie de la scène, il reste confiant malgré l’année compliquée qui vient de s’écouler. Il ne redoute pas non plus la diffusion des spectacles en streaming : «Le public ne voudra jamais se passer des émotions en live. […] Il ne faut pas oublier que ce moyen de diffusion existe depuis une quinzaine d’années. Pour autant, il n’a jamais empêché le spectacle vivant de poursuivre sa route».
Il s’est senti bien accueilli partout en France, y compris à Strasbourg, qui lui rappelle un peu la Suisse. «Les gens ici sont ponctuels, ils aiment le travail bien fait, le dialogue social passe très bien». Le but affiché d’Alain Perroux est maintenant de faire connaître l’art lyrique au plus grand nombre possible, «aussi bien en France que dans les pays frontaliers.»
Réchauffement climatique, population humaine croissante… les besoins des hommes se heurtent souvent à ceux de la nature. Mais le peuple et la classe politique prennent de plus en plus conscience du problème.
La biodiversité désigne la variété des espèces vivantes (micro-organismes, végétaux, animaux) présentes dans un milieu. La préserver est indispensable, car «elle produit de la nourriture, régule le climat, préserver la qualité de l’air et de l’eau, participe à la formation du sol et offre aux êtres humaines un espace de repos et d’inspiration », peut-on lire dans un récent rapport de l’Office fédéral de l’environnement.
Or celle-ci est mise à mal par les monocultures et autres pesticides utilisés dans l’agriculture. En montagne, les éleveurs sont pour la plupart opposés à la présence de prédateurs naturels tels que le lynx et de loup.
Heureusement pour elle, la biodiversité peut compter sur des défenseurs qui entreprennent des actions pour la protéger. En septembre 2020 par exemple, le peuple suisse a refusé une modification de la loi sur la chasse qui visait à assouplir les conditions d’abattage des loups et d’autres espèces protégées. Et l’année prochaine, les Suisses voteront sur deux initiatives populaires demandant des modifications de la Constitution liées à l’environnement : la première réclame davantage de zones protégées et de moyens pour promouvoir la biodiversité et la seconde exige des règles plus strictes quant à la construction de bâtiments en dehors des zones constructibles.
- Lisez notre dossier complet sur la biodiversité dans les Alpes suisses
- Quand le peuple a refusé de s’attaquer aux espèces protégées
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Il n’est peut-être pas trop tard pour agir
Il a longtemps été le grand méchant loup de l’industrie agroalimentaire. Dans l’autobiographie qu’il vient de publier, Peter Brabeck, ancien patron de Nestlé, revient sur sa carrière et parle dans une interview à swissinfo.ch de sa vie de «retraité».
Il est revenu sur le devant de la scène dans le cadre de la campagne de l’initiative pour des multinationales responsables, dont Peter Brabeck pense qu’elle aurait contraint de grandes entreprises à quitter des pays où la situation est difficile, comme en Côte d’Ivoire par exemple. Fidèle à son franc-parler, il assène: «Les gens projettent leurs propres idées sur la réalité au lieu de les y adapter».
En ce sens, il est satisfait que la Suisse alémanique n’ait pas cédé aux émotions et poursuit: «En Suisse romande, les gens considèrent qu’une entreprise multinationale est nécessairement malfaisante. L’image qu’on a donnée de moi en tant que PDG ne correspond pas à ce que je suis.» Critiqué et mis à mal à de nombreuses reprises durant sa carrière, l’homme considère que se dérober face à l’adversité n’a pas de sens. «Je reste convaincu qu’il faut écouter les critiques et que les problèmes se résolvent non pas par la confrontation, mais par la collaboration», dit l’homme aujourd’hui âgé de 76 ans.
Longtemps détenteur d’un siège au Conseil d’administration de la société pétrolière Exxon Mobile, l’Autrichien a également un avis bien tranché sur les questions environnementales. Il reconnaît que les combustibles fossiles sont de grands émetteurs de CO2, «mais on ne peut pas réduire tous les problèmes environnementaux à cette question». Il considère que l’électrification de l’ensemble du parc automobile est une aberration et pense qu’il «nous faut plutôt réfléchir à la manière de consommer beaucoup moins d’énergie, par exemple avec des voitures bien plus légères. Il y a des plans pour un moteur qui consomme 1,3 litre d’essence aux 100 kilomètres parcourus, mais il a disparu dans un tiroir en raison de la pression politique contre les combustibles fossiles».
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