Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses du monde,
Le rapport du GIEC n’a pas fini de secouer les consciences. Impossible aujourd’hui d’échapper aux commentaires et réactions, tout comme il sera impossible à l’avenir d’échapper au réchauffement.
Nous y revenons donc largement, avant d’évoquer la grogne des Suisses de l’étranger face aux vaccins, le mariage pour tous et une Landsgemeinde qui ne ressemble pas aux autres.
Bonne lecture,
«Chacun de nous est concerné. Quand on parle de gaz à effet de serre, il s’agit de se déplacer, de se nourrir ou de se loger. C’est donc aussi à la société de changer». C’est l’avertissement lancé au lendemain de la publication du rapport du GIEC par Jean Jouzel, ancien vice-président de l’organisation onusienne.
Pour le paléoclimatologue français, le constat est clair: le monde ne réagit pas assez vite au changement climatique. Invité mardi de La Matinale de la RTS, il ne peut que constater que les émissions ne cessent d’augmenter, alors qu’elles devraient diminuer de quelques pour cent chaque année.
«Ce qu’il nous manque le plus à l’échelle planétaire, c’est la solidarité internationale, entre les pays, entre les générations, entre les secteurs d’activités», poursuit Jean Jouzel. Même si la tâche paraît colossale, elle reste techniquement possible selon lui. De toute façon, «il faut se dire que cette transition est indispensable».
- L’articleLien externe et les interviews en vidéo de RTS Info
- «C’est comme si nous n’avions rien fait pour le climat» – par mon collègue Luigi Jorio
- Une claque mondiale: le rapport du GIEC fait vivement réagirLien externe – RTS Info
- Point fort – Pourquoi la fonte des glaciers nous concerne tous
La colère monte chez les Suisses de l’étranger qui ne peuvent pas se faire vacciner contre la Covid. Leur organisation, l’OSE, a écrit lundi au président de la Confédération Guy Parmelin. La lettre demande que tous les expatriés qui se trouvent dans un pays où la situation sanitaire est précaire puissent avoir accès à la vaccination auprès de leur représentation suisse sur place.
L’OSE reçoit des plaintes tous les jours, principalement d’Asie et d’Amérique du Sud. Plusieurs situations problématiques peuvent se présenter. D’une part, il y a celles et ceux qui n’ont pas pu se faire vacciner et qui réclament des vaccins à la Suisse. Il y a aussi les gens qui ont pu se faire vacciner dans leur pays de résidence, mais dont le vaccin n’est pas reconnu en Suisse, et qui donc n’ont pas accès au certificat Covid fédéral.
Le conseiller national Laurent Wehrli, membre du conseil d’administration de l’OSE, avait déjà déposé deux interpellations en juin dernier. Interrogé lundi soir par la RTS, il a toutefois tempéré la gravité de la situation. Selon lui, «environ 90% des Suisses qui vivent à l’étranger n’ont aucun problème par rapport à la vaccination, aux États-Unis, dans l’Union européenne et dans de nombreux pays. Il faut saluer cette situation-là, qui fait partie d’une solidarité internationale. Et il faut travailler particulièrement pour les 10% restants», a-t-il dit.
- L’article de RTS Info, repris par SWI
- Quatre non pour les Suisses de l’étranger prêts à se faire vacciner – par mon collègue Balz Rigendinger – 4 août 2021
- Point fort – Les Suisses de l’étranger, des citoyens de seconde zone?
Plus
C’est le grand débat de société de la rentrée: après la plupart des pays européens, la Suisse va se prononcer sur le mariage pour tous. Ses défenseurs se heurtent aux tenants des valeurs chrétiennes et de la famille traditionnelle. À la suite d’une demande de référendum, le peuple aura le dernier mot sur le projet, qui a occupé le Parlement pendant sept ans.
La Suisse fait partie des quatre derniers pays d’Europe de l’Ouest à ne pas accorder aux homosexuels le droit de se marier, avec l’Italie, la Grèce et le Liechtenstein. Le 26 septembre prochain, le peuple est appelé à se prononcer sur un projet de mariage civil pour tous qui inclut l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes.
Nous avons donné la parole aux deux camps: pour Olga Baranova, directrice de la campagne du oui, le mariage pour tous «représente un énorme pas sur la voie vers l’égalité». Elle y voit aussi une portée symbolique: le mariage civil pour toutes et tous signifie la reconnaissance de l’acceptation que les personnes LGBT ont déjà acquise au sein de la société.
Pour le pasteur à la retraite Gérard Pella, au contraire, la loi créera une double inégalité: entre femmes et hommes, puisque les lesbiennes pourront avoir des enfants, mais pas les gays, et entre les enfants qui pourront et ceux qui ne pourront pas avoir un papa et une maman.
Le 20 août, nous en débattrons en ligne, sur Zoom, à 17 heures (CEST). Avec Tamara Funiciello (pour), députée socialiste et membre du comité de l’Organisation suisse des lesbiennes et Benjamin Roduit (contre), député du groupe du Centre, spécialisé dans la politique familiale et membre du comité référendaire. Inscrivez-vous ici.
Et comme chaque mardi, nous vous avons ressorti une perle de notre abondante production sur la démocratie directe. Partons à la découverte d’une Landsgemeinde 2.0. C’est celle de la commune de Kloten, qui a donné son nom à l’aéroport de Zurich. Ici, on est revenu à la forme originelle de la démocratie directe: la Landsgemeinde. Mais avec une interprétation moderne.
La Landsgemeinde de Kloten n’est pas un organe politique officiel. Mais elle n’en correspond que mieux encore à l’idée de base de la démocratie directe. Son objectif principal: donner la parole aux gens qui sans cela ne l’auraient pas. Elle est en effet ouverte à tous les habitants de la ville, de toutes nationalités et de tous âges.
Les participants votent toutes sortes d’idées, dont certaines auraient du mal à trouver de l’écho dans un processus politique classique. Par exemple, un cours d’allemand ludique ou l’organisation d’un festival de jeunesse. Le club de tennis de table demande plus de tables dans l’espace public, tandis qu’un écolier plaide pour davantage de stations de vélos publics en ville et un collectif demande l’extension de la place de jeu aventure.
- L’article de ma collègue Stephanie Hess
- Point fort – La Suisse, une démocratie à deux vitesses
- Point fort – Peut-on mesurer la démocratie?
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