Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Aucune difficulté pour trouver LA nouvelle de l’actualité suisse du jour. La Suisse et les Etats-Unis ont trouvé un accord ce vendredi en matière de droits de douane. L’économie suisse d’exportation peut pousser un ouf de soulagement.
Sinon, également dans notre sélection de l’actualité du jour: un rapport critique sur les consulats honoraires suisses et les 20 ans d’un triste anniversaire sportif.
Je vous souhaite une bonne lecture.
L’industrie suisse d’exportation peut pousser un immense soupir de soulagement. Le Conseil fédéral a annoncé ce vendredi la conclusion d’un accord avec les États-Unis visant à abaisser les droits de douane imposés aux exportations helvétiques vers les Etats-Unis de 39% à 15%, en les alignant sur ceux fixés pour l’Union européenne.
Jusqu’il y a quelques jours, tous les efforts pour modifier la position américaine s’étaient révélés vains. Mais la récente visite de six dirigeants de grandes entreprises suisses dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche semble avoir débloqué la situation. À cette rencontre a succédé, jeudi, la visite à Washington du ministre suisse de l’Économie Guy Parmelin et de la secrétaire d’État à l’économie Helene Budliger Artieda, afin de poursuivre les négociations.
Vendredi, le Conseil fédéral a communiqué que la Suisse avait «conclu avec les États-Unis une déclaration d’intention juridiquement non contraignante, en vertu de laquelle les Etats-Unis réduiront à 15% les droits de douane supplémentaires appliqués aux exportations en provenance de Suisse».
«Parallèlement à la réduction des droits de douane américains, dans le cadre de la déclaration d’intention, la Suisse abolira les droits de douane sur l’importation d’une série de produits américains», peut-on lire. En outre, le gouvernement a indiqué que certaines entreprises suisses prévoient d’effectuer des investissements directs aux États-Unis pour un montant de 200 milliards de dollars d’ici fin 2028.
Il existe de plus en plus de consulats honoraires suisses dans le monde. Mais un nouveau rapport de la Commission de gestion du Conseil des États montre que derrière cette «diplomatie de l’ombre» se cachent des lacunes structurelles, des stratégies floues et des risques pour la réputation. La commission demande donc des réformes.
Le nombre de consulats honoraires suisses a doublé en l’espace de 30 ans. Aujourd’hui, 224 personnes dans 105 pays exercent la fonction de consule ou consul honoraire. Dans ce contexte, les Commissions de gestion des Chambres fédérales (CDG) ont chargé en janvier 2024 le Contrôle parlementaire de l’administration (CPA) d’une évaluation. Selon le communiqué de presse de la CDG, celle-ci a montré «que les consulats honoraires suisses à l’étranger apportent une valeur ajoutée et que le DFAE les encadre globalement de manière adéquate».
Mais le système présente aussi des failles: selon la NZZ, le rapport critique le fait que le DFAE manque de «directives stratégiques» pour l’utilisation des consuls et consules honoraires. Certains consulats honoraires seraient maintenus «alors qu’il n’existe guère d’intérêts suisses». Point particulièrement sensible: le DFAE examinerait trop peu systématiquement les liens d’intérêts des «diplomates amateurs» lors de leur nomination – malgré les risques dans des secteurs fortement exposés à la corruption. La CDG demande donc que ces éventuels conflits soient désormais vérifiés de manière systématique.
Le rapport rappelle combien le réseau international est fragile: «Plus de 500 personnes seraient impliquées à l’échelle mondiale dans des affaires criminelles, des scandales ou des enquêtes», écrit la NZZ de ce vendredi. Certes, le rapport n’impute que peu de problèmes aux consuls et consules honoraires suisses, mais le système reste vulnérable. La CDG exige des critères clairs et une gestion des risques plus active. Mi‑février, le Conseil fédéral devrait se prononcer sur ces recommandations.
Même si les votations du 28 septembre appartiennent déjà au passé, la nouvelle analyse Vox montre clairement que la confiance, l’attitude face à la numérisation et la situation sociale ont marqué les décisions.
L’e‑ID a été acceptée de justesse avec 50,4% de oui. Selon l’analyse Vox (la principale évaluation scientifique des votations populaires suisses), la confiance dans les autorités et l’attitude vis‑à‑vis de la numérisation ont joué un rôle central. Les électeurs de gauche ont nettement plus souvent approuvé, la droite conservatrice seulement à 34%. Les moins de 40 ans ainsi que les personnes disposant d’un revenu ou d’un niveau d’éducation plus élevé ont davantage voté oui; les votants plus âgés et les femmes ont en revanche rejeté plus fréquemment le projet.
Ceux qui percevaient la numérisation comme une simplification ont soutenu l’e‑ID à 85%. Ceux qui la considéraient au contraire comme un problème de société, seulement à 15%. La confiance dans les institutions a également été déterminante: les personnes interrogées qui faisaient beaucoup confiance au Conseil fédéral ou au Préposé fédéral à la protection des données ont nettement plus souvent voté oui.
Le oui clair à la suppression de la valeur locative est expliqué par l’analyse Vox à travers l’argument de la justice: beaucoup estimaient qu’il n’était pas équitable de prélever des impôts sur un revenu que l’on ne perçoit pas. Plus les personnes interrogées se situaient à droite, plus le oui était élevé. Deux personnes de plus de 70 ans sur trois ont approuvé, tandis que les locataires se sont montrés nettement plus réticents.
Vingt ans se sont écoulés depuis sans doute la semaine la plus brûlante de l’histoire du football suisse – également connue sous le nom de «scandale d’Istanbul». Les médias suisses se replongent dans le 16 novembre 2005.
Il y a vingt ans, l’équipe nationale de football se qualifiait à Istanbul pour la Coupe du monde 2006 – une semaine que la RTS considère encore aujourd’hui comme la plus folle de l’histoire du football suisse. Après le 2-0 du match aller à Berne, l’équipe nationale et les supporters suisses présents avaient été intimidés dès leur arrivée à Istanbul: «5-0, bienvenue en enfer!» pouvait-on lire sur une pancarte à l’aéroport, les contrôles de passeports duraient une éternité, et le bus de l’équipe avait été bombardé de tomates et de pierres.
Dans le tunnel du stade, des joueurs suisses furent attaqués, Stéphane Grichting gravement blessé. Il souffre encore aujourd’hui des séquelles de cette agression, comme il l’a raconté cette semaine dans les journaux de CH Media. La FIFA infligea par la suite des sanctions légères à la Turquie – et, de manière surprenante, des suspensions à des joueurs suisses. Malgré la qualification, cette soirée reste gravée comme un traumatisme.
En 2025, la Nati veut tout faire pour éviter un nouveau drame en barrage: face à la Suède à Genève, elle peut décrocher demain son billet pour la Coupe du monde.
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