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Inondations en Asie: l´entraide suisse sur le qui-vive

Les débordements de rivières obligent les populations à fuir leurs habitations. Keystone

Caritas Suisse double son aide aux millions de victimes des graves inondations qui dévastent l´Asie du Sud-Est. Mais comment stimuler la solidarité quand les médias ne disent presque rien de la catastrophe? Les organisations suisses restent perplexes.

Catastrophe il y a. Selon le dernier bulletin du Bureau de coordination humanitaire des Nations Unies, les eaux du fleuve Mékong ont atteint un niveau record depuis quarante ans et elles continuent de monter. Des millions de personnes se trouvent du même coup affectées par une mousson certes prévisible, mais d’une ampleur inattendue.

Ici et là, les débordements de rivières obligent les populations sinistrées à fuir leurs habitations, provoquent des glissements de terrains, détruisent les infrastructures et ravagent les plantations de riz dont la récolte était imminente. Plusieurs pays sont touchés à des degrés divers: le Cambodge surtout, mais aussi le Vietnam, le Laos, la Thaïlande ou encore le Bangladesh. Ces inondations auraient déjà causé la mort de 200 personnes.

Caritas Suisse a été alertée par les partenaires locaux avec lesquels elle collabore à longueur d’année dans des programmes sociaux. Elle mettra 400 000 francs suisses dans des programmes d’urgence. Il faut parer au plus pressé, explique son porte-parole André Simonazzi, en livrant des vivres, des médicaments, des couvertures et des moustiquaires.

Plus tard, il s’agira d’apporter un appui à la reconstruction, à la remise en état des terres et à la relance du petit commerce. Cela se fera notamment au travers de la distribution d’outils agricoles, mais aussi de bicyclettes et de barques sans lesquelles il est impossible de faire vivre les marchés.

Même constat du côté de la Croix-Rouge suisse dont l’aide transite par la Fédération internationale. Elles espère mettre à sa disposition quelque 150’000 francs en faveur du Vietnam et 180 000 autres pour le Cambodge. Dans ce pays, elle envisage d’envoyer un expert en eau potable, mais ce genre de spécialiste semble-t-il ne court pas les rues.

Ces deux organisations, qui disposent de quelques fonds de réserve, se concertent néanmoins avec la Chaîne du Bonheur – autrement dit le bras humanitaire de la radio-télévision publique suisse – en vue d’un appel à la générosité du public. Jeudi après-midi pourtant, l’humeur était plutôt à la perplexité.

«Si les journaux, la radio et la télévision ne disent rien de cette catastrophe, si aux yeux des journalistes ce n’est pas encore assez grave pour qu’ils en fassent état dans leurs informations, comment pouvons-nous solliciter l’appui des donateurs?» se demande Margrit Schenker, de la Croix-Rouge suisse.

«On se tient prêt à lancer un appel, nous dit Félix Bollmann, directeur de la Chaîne du Bonheur. Et on le fera dès qu’on en aura l’opportunité, c’est-à-dire dès que les médias s’occuperont de ce qui se passe dans ces pays.»

Pour le moment, les Jeux Olympiques tiennent le devant de la scène. Les malheurs du monde, ce sera (peut-être) pour plus tard.

Bernard Weissbrodt

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