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Le Glacier d’Aletsch veut rivaliser avec le Grand Canyon

La beauté du paysage... Une des raisons pour classer le glacier. swissinfo.ch

Le plus grand glacier de Suisse pourrait devenir le premier site naturel des Alpes à être inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco. Il a été nominé ce mois. Et la décision tombera en décembre à Helsinki.

Un membre du comité du Patrimoine mondial le confirme: la recommandation d’inscrire le glacier d’Aletsch sur la liste des sites de l’Unesco a bel et bien été présentée la semaine dernière à Paris.

Et, selon Natarajan Ishwaran, ce préavis favorable devrait «certainement être suivi» par le comité, lors de sa prochaine réunion, en décembre, en Finlande.

Si la décision du comité du Patrimoine mondial dit oui à Aletsch en décembre, ce coin des Alpes suisses rejoindra alors des sites de renommée universelle tels que le Grand Canyon du Colorado ou le Kilimanjaro, point culminent du continent africain.

Le site concerné couvre 470 kilomètres carrés et inclut le glacier (le plus long des Alpes avec ses 24 kilomètres), les trois fameux sommets de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, ainsi que les forêts avoisinantes (très riches en biodiversité).

Selon les experts, ce classement d’Aletsch au Patrimoine mondial permettrait d’attirer l’attention sur l’inéluctable recul des glaciers alpins. Sous l’effet du réchauffement de la planète, les glaciers perdent en effet chaque année en longueur et en épaisseur. Et celui d’Aletsch ne fait pas exception.

A Gland, dans le canton de Vaud, au siège mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (IUCN), on décrit le site d’Aletsch comme «un paysage de montagnes grandiose qui témoigne des processus de formation des hautes Alpes et qui permet d’observer des exemples classiques d’activité glaciaire».

Selon David Sheppard, de l’IUCN, il y a trois raisons qui militent en faveur du site d’Aletsch. D’abord, l’importance du glacier. Ensuite, la richesse de la faune et de la flore dans la zone concernée. Enfin, la beauté du paysage.

Pour en arriver à la recommandation, il a fallu d’abord convaincre le comité du Patrimoine mondial que la population locale soutenait l’idée et que le site était correctement géré.

La région Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn est, en l’occurrence, protégée depuis 1983. D’ailleurs, un projet de téléphérique au-dessus d’une gorge proche de la langue du glacier a récemment été bloqué. Pour ne pas compromettre le classement par l’Unesco.

S’il est inscrit au Patrimoine mondial, le site fera, évidemment, l’objet d’une protection de longue durée. A l’Office fédéral de l’environnement à Berne, on estime que ce classement contribuerait à doper l’économie d’une région qui vit déjà essentiellement du tourisme.

Dale Bechtel

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