«Je veux être footballeur»

Le star système revisité par deux performances délirantes ou ironiques.
Massimo Furlan occupe seul le stade de la Pontaise. Portant le maillot 23, il rejoue samedi soir la finale Allemagne-Italie de 1982, commentée par Jean-Jacques Tillmann.
Le questionnement narcissique, récurrent dans l’art contemporain traverse la plupart des spectacles du festival des Urbaines (6 et 7 décembre à Lausanne). Il réveille aussi de vieux fantasmes à l’égo surdimentionné.
«En parlant de se regarder le nombril, relève Natacha Noverraz, attachée de presse du festival, plusieurs artistes s’attaquent au star système. Pensez à « Numero Ventitre », le spectacle délirant de Massimo Furlan.»
Concrétisant un rêve d’enfant, ce fils d’immigrant italien s’identifie à une star du foot. Le Lausannois occupe à lui tout seul la pelouse du stade de la Pontaise.
Massimo Furlan va «jouer» pendant 2 fois 45 minutes, mais sans ballon. Jean-Jacques Tillmann, l’icône du commentaire sportif romand, sort de sa retraite spécialement pour ce match fantasmatique.
«Il sera sur les gradins, avec la vidéo de la Finale de 1982 entre l’Italie et l’Allemagne qu’il commente en direct « en intégrant » le joueur Furlan, explique l’artiste. J’ai mémorisé le match. Mais nous serons reliés par une oreillette.»
«Il endosse le côté people du festival, s’amuse Natacha Noverraz. Le projet met toute la ville en émoi, entre ceux qui n’y croient pas et ceux qui trouvent l’idée délirante».
James Bond revisité en boucle.
Les deux cinéastes expérimentaux de Loopmatic, Caroline Suard et Stéphane Detruche, s’attaquent à une autre star fantasmatique. Ces habitués des Urbaines décortiquent les films de James Bond.
Dans «Zéro-Zéro-Z», les Genevois tournent en dérision le cliché du super héros Bond. Ils s’interrogent en parallèle sur l’image de la femme, la poupée James Bond.
A l’heure de la vidéo, ils se situent à contre-courant. Ils utilisent des bouts de films 16 millimètres qui tournent en boucle sur six à huit projecteurs. Ce procédé «low tech» est soutenu en contraste par de la musique électronique.
En parlant de techno justement, le festival invite des dj’s qui eux aussi essaient de repousser les limites du genre. «Le public qui sort beaucoup en club est souvent ouvert à l’art contemporain», conclut Natacha Noverraz.
swissinfo/Anne Rubin
Massimo Furlan, stade de la Pontaise, samedi 7 à 20h30.
Loopmatic, Zinéma, vendredi et samedi à 18h et 22h.

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