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L’art contemporain s’approprie Lausanne

Le danseur Chris Haring mute et se transforme au gré des projections sur son corps. (SP) swissinfo.ch

Les Urbaines, le festival des jeunes créations, mêle allégrement performances artistiques, danse et musique électronique.

Les 6 et 7 décembre à Lausanne, l’homme, son corps et ses comportements passent sous la loupe d’artistes contemporains.

Les Urbaines conjuguent sans efforts des découvertes artistiques pointues et un univers festif et populaire. Depuis 7 ans, Lausanne vit le premier week-end de décembre au rythme des performances de jeunes créateurs.

Le festival permet une fois l’an de casser les ghettos formés par les amateurs de danse et d’art contemporain. Les noctambules adeptes de musique électronique y trouvent aussi leur place.

Par sa configuration éclatée et sa pluridisciplinarité, les Urbaines suscitent des curiosités tous azimuts. Les spectateurs sont incités à circuler entre huit lieux dispersés dans la ville, – espaces d’art contemporain, cinémas, club, bar ou théâtres.

Le corps dans tous ses états

Les Urbaines invitent des artistes qui jouent sur les frontières entre les arts: vidéo, performances artistiques, danse, musique, théâtre et cinéma.

D.A.V.E (Digital Amplified Video Engine), le spectacle de science-fiction du chorégraphe Chris Haring et du musicien contemporain Klaus Obermaier en est l’exemple parfait.

Alliant danse, vidéo et musique, il travaille sur la transformation du corps, génétique ou virtuelle. Le corps du danseur, dont le torse nu sert d’écran pour des images vidéos, va muter, vieillir, se déchirer, changer de sexe. Le résulat fascine ou dérange carrément.

La gymnastique des convenances

Le Parisien Eric Madeleine ausculte lui le corps en mouvement. Cet habitué du corps objet (dont le corps-table ou le corps-obstacle), produit cette fois de l’immatériel. A l’image de notre société productrice de services.

«J’invente des comportements comme d’autres produiraient des sculptures, explique l’artiste. «La Gymyg» définit de nouvelles règles de courtoisie pour XXIè siècle, de nouveaux modes d’interaction avec les autres.

Les spectateurs sont conviés à des séances d’initiation de 45 minutes où ils apprennent, par exemple, à esquiver une poignée de main et à la remplacer par un autre code de politesse. Les séances sont filmées et montées ensuite.

«La Gymyg» se déroule dans un espace «à la viscosité diminuée». Il a été créé par l’architecte lausannois Philippe Rahm, dont l’Hormonorium, a marqué les esprits lors de la dernière Biennale de Venise.

On s’examine donc beaucoup, on s’analyse, on teste sa relation aux autres, le voisin qu’on ne sait plus aborder, l’internaute inconnu mais partenaire de jeu. Heureusement, l’ambiance est festive.

swissinfo/ Anne Rubin

Les Urbaines, vendredi 6 et samedi 7 novembre à Lausanne.

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