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La chanteuse-comédienne Gisèle Ratzé s’en est allée

Gisèle Ratzé sur la pochette de son album Incohérences. Gisèle Ratzé sur la pochette de son album Incohérences.

A 48 ans, Gisèle Ratzé est décédée des suites d'une maladie, cette semaine. L'artiste a marqué de son empreinte la chanson française en Romandie.

«Tu me connais pas et je ne t’aime pas. Je te connais pas et tu ne m’aimes pas. Je te le dirais pas. T’as le corps émouvant. Pas important. Ca peut rester comme ça.» Tels sont les premiers vers d’une de ses plus belles chansons «Je te le dirais pas», dont les paroles ont été écrites par elle-même et Sarclo, la musique par Laurent Poget et Lee Maddeford.

Née le 28 mars 1953, Gisèle Ratzé passe son enfance à Donatyre dans le canton de Vaud. Après des études à Fribourg, puis à l’Ecole d’art dramatique de Lausanne, elle entame sa propre carrière artistique en 1981.

Incohérences en douceur

Choriste, puis chanteuse, Gisèle Ratzé se produit sur de nombreuses scènes suisses, entre autres au Paléo Festival de Nyon en 1989. Elle représente aussi la Suisse au Festival de Spa en Belgique et participe, avec Arlette Zola, à la finale de l’Eurovision de la chanson en 1982.

Auteur de certaines chansons de son répertoire, Gisèle Ratzé a enregistré deux CD: «Incohérences» en 1989 et «En douceur» en 1993. Gisèle Ratzé aimait également prendre part à des enregistrements d’autres interprètes romands, tel le saxophoniste de jazz Maurice Magnoni.

De même, on ne saurait passer sous silence la participation de Gisèle Ratzé sur le titre «Whisky» interprété en duo avec Bernard Léchot, journaliste, extrait du CD «Ombres» en 1992.

Le swing intimiste et mélancolique des chansons de Gisèle Ratzé avait fait d’elle l’une des figures marquantes de la chanson francophone en Romandie durant les années 1980-90.

Délicatesse et fragilité

La scène? Gisèle Ratzé l’adorait et la redoutait tout à la fois. Grand connaisseur de la chanson romande et directeur du festival des Francomanias, Dominique Rime se souvient: «Elle avait ouvert la première soirée de la première édition en 1990. Hypertraqueuse, elle se mettait dans des états impossibles. Puis, sur scène, c’était finalement toujours bien. Elle dégageait un charisme particulier».

Compositeur et compagnon à ses côtés, le guitariste lausannois Laurent Poget confirme la délicatesse et la fragilité de sa compagne-artiste: «Elle avait peur de tout, mais elle voulait y arriver. Paradoxalement, sur scène, elle était meilleure qu’en studio. Il ne faut pas oublier qu’à la base, c’était une comédienne.

Au théâtre, précisément, elle a joué des textes d’Oscar Wilde, Dario Fo, Bertolt Brecht, Alfred Jarry ou encore Franco Brusati. Elle a aussi participé à quelques tournages pour le cinéma et la télévision.

A propos de ce dernier média, les plus petits ne l’oublieront pas de sitôt, Gisèle Ratzé avait aussi collaboré aux «Babibouchettes», une joyeuse production diffusée par la Télévision suisse romande.

Emmanuel Manzi

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