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Le cinéma suisse a besoin d’un coup de pouce

Pascal Couchepin et Nicolas Bideau, le futur "Monsieur Cinéma", face à la presse à Locarno. Keystone

Le cinéma helvétique doit produire des films populaires et de qualité, estime le ministre de l’Intérieur et de la Culture Pascal Couchepin.

Vendredi au Festival de Locarno, il a promis que le gouvernement allait tout faire pour dynamiser l’industrie domestique du film.

Accompagné de Jean-Frédéric Jauslin, nouveau directeur de l’Office fédéral de la culture (OFC) et de Nicolas Bideau qui reprend, dès le 1er octobre les rênes de la section Cinéma, Pacal Couchepin a fait le point sur la politique culturelle de la Confédération.

«Les nouveaux objectifs de l’OFC et de sa section Cinéma sont notamment de concilier la qualité et la popularité du cinéma suisse», a dit le ministre. Et de promettre un engagement accru du gouvernement pour la promotion et le soutien des films suisses.

«Nous devons repenser le rôle de la Confédération dans tous les domaines», a dit Jean-Frédéric Jauslin. Pour Nicolas Bideau (36 ans), futur «Monsieur Cinéma», il s’agit avant tout de concentrer les moyens, de dire «halte au saupoudrage» et d’encourager le cinéma d’auteur.

«Le cinéma suisse n’a plus d’image»

«Les années soixante, septante et quatre-vingt sont loin derrière nous, a dit le fils du comédien Jean-Luc Bideau, icône du cinéma suisse de ces années-là. Et nous devons désormais promouvoir le travail des jeunes réalisateurs, des talents du 21e siècle. Il y en a peu, mais il y en a.»

Car le cinéma suisse d’aujourd’hui «n’a pas une image positive ou négative auprès du public, il n’a plus d’image du tout.» La section Cinéma se fait fort d’augmenter le pourcentage de spectateurs de films suisses, des actuels 2-3% à 5-10%. Il s’agira aussi d’améliorer leur diffusion à l’étranger.

A propos des liens avec le cinéma étranger et notamment celui de l’Union européenne, Pascal Couchepin a annoncé l’entrée en vigueur, le 1er janvier prochain, d’un accord avec l’UE pour une participation accrue au soutien des films européens.

swissinfo et les agences

L’Office fédéral de la culture dispose actuellement de 35,5 millions de francs suisses par année pour le soutien au cinéma domestique.
Dès l’année prochaine, la promotion des films suisses pourra compter sur 7 millions supplémentaires, dans le cadre d’un programme de soutien européen.
Actuellement, la part de marché des films suisses dans leur propre pays est de 2 à 3%. Les autorités comptent bien la faire passer à 5 ou 10%.

– L’année dernière, Pascal Couchepin s’est beaucoup occupé de la politique cinématographique de la Confédération.

– Au Festival de Locarno et dans différentes interviews, le ministre a reproché à la section Cinéma de l’Office fédéral de la culture sa politique de soutien élitaire et orientée à gauche, ainsi que son manque de transparence.

– Pascal Couchepin a eu la désagréable surprise de voir son nom déformé en «Couchepine» dans le dialogue d’un film en partie financé par la manne publique. Il a fini par ordonner une enquête administrative sur la politique cinématographique de la Confédération

– Finalement, le directeur de l’Office fédéral de la culture David Streiff a démissionné en août 2004.

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