Le Suisse François Confino fait son cinéma à Turin

Un bâtiment métamorphosé en véritable palais des mille et une nuits du cinéma... Keystone

Inauguration à Turin d'un musée du cinéma reposant sur une des plus riches collections au monde. Installé dans une ancienne synagogue du XIXe siècle, la conception artistique en a été confiée à l'architecte suisse François Confino.

Après avoir été abandonnée pendant près d’un siècle, la célèbre «Mole Antonelliana» (le Môle d’Antonelli) ressuscite aujourd’hui en «Temple du cinéma». Se dressant tout en hauteur sur 167 mètres, avec son immense dôme, qui domine la ville, l’édifice s’est métamorphosé en véritable palais des mille et une nuits.

Partout, en effet, il y a de grandes tentures de velours rouge et une enfilade de décors plus ou moins loufoques, semblant sortir tout droit d’un film. Projet délirant de l’architecte suisse François Confino, qui s’est illustré dans d’autres grandes expositions consacrées au septième art, comme celles de «Cités-Cinés» montées à Paris en 1987 et 1995.

Il ne manque rien! Pas même les confortables chaises longues installées au centre du musée, d’où l’on peut admirer aussi bien des films muets défilant sur deux écrans géants, que la splendide voûte de 80 mètres de hauteur…

Une atmosphère magique, qui n’en cache pas moins des trésors, comme le souligne François Confino: «On trouve ici une extraordinaire collection, qui est la plus belle collection au monde d’objets du pré-cinéma et du cinéma. Elle a été réunie par la turinoise Maria Adriana Prolo, qui l’a ensuite léguée à la ville.

L’idée principale, c’était surtout de privilégier l’image vivante du cinéma. On a donc installé aussi plus de trente écrans sur lesquels, dans leur parcours, les visiteurs pourront voir toutes sortes d’extraits de films, des premiers courts-métrages des frères Lumière aux derniers films de Steven Spielberg!»

Une musée aussi en forme de retour aux sources, puisque Turin a été le centre de l’industrie cinématographique italienne jusqu’à la construction de Cinecittà à Rome dans les années trente.

Dominique Muret