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Objectifs double tendance

Jean Perret, directeur du Festival Visions du Réel de Nyon. Visions du Réel

Dès lundi à Nyon, le 8e Festival international du cinéma balaie aussi bien devant chez lui que jusqu'au bout du monde.

« Le cinéma documentaire suisse se porte à merveille», rapporte Jean Perret, le directeur du Festival des Visions du Réel de Nyon. La créativité cinématographique helvétique n’a pas à rougir devant les productions internationales ».

Deux tendances

«Les deux tendances qu’on peut repérer dans la production suisse sont les mêmes que celles que je perçois au niveau international, explique Jean Perret. Elles sont d’une part «un cinéma du je» et d’autre part «un cinéma du toi».

Les uns explorent un cercle proche d’eux-mêmes: la recherche de leur identité, de leur famille et de leur région. Qui suis-je? Qu’est-ce qui motive ma vie? Et qu’est-ce qui peut m’intéresser dans mes rapports à autrui? Donc, une façon intimiste de concevoir le documentaire.

L’autre tendance qui prévaut depuis les années trente, ce sont ces Suisses qui partent voyager et découvrir d’autres horizons. C’est le déracinement, la découverte de l’altérité, de la différence. «Je ne te connais pas, mais tu m’intéresses…»

Jusqu’au bout du monde

Dans cette seconde tendance, il y a un film exemplaire en compétition internationale «Gambling, Gods and LSD» de l’Helvético-Canadien Peter Mettler. Ce cinéaste a parcouru l’Inde, l’Amérique du Nord et la Suisse pour se poser des questions métaphysiques liées à la transcendance.

Le deuxième film suisse en compétition internationale «Septemberwind» décrit ce que sont devenus ces travailleurs italiens émigrés en Suisse il y a 45 ans et qui, bien qu’enrichis, se retrouvent déracinés dans leur propre pays. Le film est signé Alexandre Seiler, un réalisateur issu de cette ancienne génération du cinéma suisse.

Quant au troisième film helvétique «Hirtenreise ins dritte Jahrtausend» d’Erich Langjahr, il relate des rites archaïques. A savoir ces bergers qui mènent de pâturages en alpages des troupeaux de moutons. «Une toile magnifiquement anachronique», commente Jean Perret.

La DDC partenaire

Une nouvelle réjouissante: la Direction du Développement et de la Coopération, du Département fédéral des affaires étrangères, s’est spontanément proposée comme partenaire de Visions du Réel. Tant le Festival démontre depuis huit ans son ouverture sur les cultures du monde au travers du Septième art.

Pas étonnant que le Festival ait radié de son appellation officielle la dénomination «documentaire». «Car ce terme est historiquement beaucoup trop lié à un cinéma didactique et pédagogique», note Jean Perret. «Le mot «documentaire» revêtait trop la notion d’objectivité».

Or, «les films qui nous intéressent depuis huit ans à Visions du Réel sont plutôt des regards subjectifs et personnels sur la réalité. En outre, le terme «documentaire» mettait à l’étroit l’extraordinaire diversité du cinéma du réel qui balaie toute la planète et qui est projetée cette semaine à Nyon».

swissinfo/Emmanuel Manzi

Visions du Réel, du 22 au 28 avril à Nyon

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