Démences: neuroleptiques et antidépresseurs mis en cause
(Keystone-ATS) Deux études distinctes mettent en cause l’utilisation des neuroleptiques et des antidépresseurs pour traiter les patients atteints de démence. Elles sont publiées dans deux revues médicales britanniques.
Le Professeur Sube Banerjee, du King’s College de Londres montre que les deux antidépresseurs les plus prescrits pour des patients atteints de démence n’apportent pas de bénéfice. Ces médicaments occasionnent même des effets secondaires.
Pour cette étude publiée en ligne par « The Lancet », le chercheur a recruté des patients avec une probable ou possible maladie d’Alzheimer et souffrant de dépression. Ces personnes ont été réparties en trois groupes d’une centaine de patients, deux d’entre eux recevant un antidépresseur et le troisième un placebo.
Les scientifiques n’ont pas trouvé de différences dans la réduction de la dépression au bout de trois mois. En revanche, les patients ayant reçu un antidépresseur présentaient davantage d’effets indésirables que ceux ayant pris le placebo.
Paracétamol efficace
Une autre étude, publiée en ligne par le « British Medical Journal », montre que des anti-douleurs comme le paracétamol peuvent être plus efficaces que des neuroleptiques pour calmer l’agitation de patients atteints de démence. L’étude a été menée par des chercheurs britanniques et norvégiens sur 352 patients norvégiens atteints de démence modérée à sévère.
La moitié a continué à prendre son traitement habituel, incluant des neuroleptiques ou des antidépresseurs. Les autres ont été traités avec du paracétamol pour certains, de la buprenorphine (médicament de substitution à l’héroïne) pour d’autres ou encore des anti-douleurs plus puissants (morphine). Une réduction significative de l’agitation a été montrée dans le second groupe après huit semaines.
