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Des œuvres jamais montrées en Europe dans l’expo Calder à Lugano

(Keystone-ATS) Le Musée d’art de la Suisse (Masi) de Lugano consacre dès samedi une vaste exposition à l’artiste américain Alexander Calder. Jusqu’en octobre, “Calder. Sculpting Time” présente au public plusieurs œuvres qui n’ont encore jamais été montrées en Europe.

On passerait presque à côté du délicat mobile en trois parties. Silencieux et presque transparent, il tourne dans l’air, comme s’il faisait partie de l’élément qu’il semble toucher. Est-ce un poisson que l’artiste avait en tête lorsqu’il a tissé les fils ? Ou un calice ?

Ce sont précisément ces idées et ces images que Calder voulait délibérément laisser au spectateur, a expliqué son petit-fils et président de la fondation Calder Alexander S.C. Rower lors d’un entretien avec Keystone-ATS à Lugano. Loin de lui l’idée de véhiculer des idées toutes faites à travers ses œuvres d’art.

L’œuvre “Sans Titre” de 1939 a été créée en même temps qu’un deuxième mobile, a poursuivi Alexander Rower. La “sisterpiece” (la pièce soeur) a été conçue pour l’escalier principal du Museum of Modern Art (MoMA) de New York. “Sans Titre” n’a été exposé qu’une seule fois à Los Angeles, ce mobile aux fines lignes n’a encore jamais été présenté en Europe.

Musée d’art de la Suisse méridionale

L’exposition du Masi abrite d’autres trésors qui n’ont encore jamais fait escale sur le vieux continent. L’un d’entre eux, qui devrait toutefois déjà être connu, est “Eucalyptus”. Cette sculpture a été présentée pour la première fois en 1940 lors d’une exposition à la Pierre Matisse Gallery de New York et a ensuite fait partie de presque toutes les expositions importantes de Calder.

Certaines œuvres sont colorées et puissantes, d’autres projettent des ombres délicates sur le sol qui, à leur tour, entament leur propre jeu dans l’espace et le temps. L’exposition, conçue comme un espace ouvert, invite à flâner et à s’attarder, presque comme dans un parc dont les mobiles de Calder forment le ciel.

Le jeu avec l’espace et le temps représente un élément central dans l’œuvre d’Alexander Calder. Après son déménagement à Paris en 1926, il a franchi le pas vers ses premières sculptures non-figuratives au début des années 1930.

C’est précisément là que commence l’exposition, qui se concentre sur les années 1931 à 1960 et présente plus de 30 œuvres. Elle a été organisée par Carmen Giménez et Ana Mingot Comenge.

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