Deux jeunes loups de la meute de Beverin abattus dans les Grisons

Deux jeunes loups de la meute de Beverin, dans les Grisons, ont été abattus dans la nuit de dimanche à lundi (photo symbolique). Keystone/MARCO SCHMIDT sda-ats

(Keystone-ATS) Deux jeunes loups de la meute «problématique» de Beverin ont été mis à mort dans la nuit de dimanche à lundi dans les Grisons. Il s’agit de deux mâles.

Les gardes faune ont pu tuer les deux louveteaux sur un alpage à proximité immédiate d’un troupeau de moutons, a indiqué mardi l’office de la chasse et de la pêche du canton des Grisons. Les deux corps vont maintenant être autopsiés au centre de médecine des poissons et des animaux sauvages de l’Université de Berne.

«L’opération de tir a nécessité beaucoup de personnel», a indiqué Arno Puorger, de l’office de la chasse et de la pêche du canton des Grisons, à l’agence Keystone-ATS. Plusieurs gardes faune étaient sur place jour et nuit pendant deux semaines.

Effet d’effarouchement

Le tir a finalement eu lieu près d’un troupeau d’animaux de rente. Le but est de provoquer dans la meute un effet d’effarouchement. Les loups doivent associer les troupeaux à un danger de mort.

Les gardes faune continuent d’observer la meute, notamment pour déterminer combien de jeunes loups sont nés cette année. Dès que cela sera clair, le canton déposera auprès de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) une demande d’autorisation de tuer la moitié des petits et le mâle dominant, M92, a précisé Arno Puorger.

Les gardes faunes partent du principe que le mâle dominant a transmis son comportement problématique aux jeunes. Le canton souhaiterait abattre toute la meute, mais la loi ne le permet pas pour l’instant.

Tirs autorisés par l’OFEV

Le tir des deux jeunes loups a été autorisé par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). La meute de Beverin a causé suffisamment de dégâts pour permettre de procéder à des abattages en toute légalité. Elle a notamment attaqué deux vaches-mères en l’espace de quelques jours au mois de juillet.

Les Grisons ont demandé oralement le 14 juillet une autorisation de tir que l’OFEV a immédiatement acceptée compte tenu de l’urgence de la situation. La demande formelle a été déposée le 20 juillet et l’OFEV a donné son autorisation par écrit deux jours plus tard.

Les défenseurs de la nature et du loup reconnaissent aussi la nécessité d’agir après les attaques contre les vaches-mères. Le WWF, Pro Natura et le Groupe Loup Suisse soulignent l’attitude «nuisible» de la meute de Beverin.

Pour ces trois organisations, cette meute crée «une situation d’exception» qui exige des mesures particulières. En plus des deux jeunes loups, elles suggèrent aussi de tuer le mâle dominant. En revanche, elles s’opposent à la mise à mort de toute la meute.