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Dimanche apocalyptique

Deux des quatre chevaliers de l'Apocalypse, dimanche à Gampel. swissinfo.ch

C'est sous un soleil de plomb que le groupe Apocalyptica est apparu sur la scène du Festival de Gampel, en Valais. Comme sortis du dernier livre de la Bible, les quatre violoncellistes finlandais ont interprété un heavy metal original et inspiré.

Une musique venue d’ailleurs parcourt les haut-parleurs du Gampel Festival, mais la scène reste désespérément vide. Une gigantesque tête de mort défie la foule en attente et surplombe quatre chaises noires inoccupées.

Quatre chevaliers dans le vent

Tout à coup, comme surgissant de la fin des temps, quatre chevaliers entrent en scène. Ils sont finlandais: Trois blonds et un noiraud avec barbichette.

Et déjà, les quatre violoncellistes font danser leur longue chevelure blonde au rythme effréné d’un rock emprunté à Metallica. Les quatre musiciens d’Apocalyptica sont en effet davantage des interprètes virtuoses. Même s’ils ont aussi gratifié le public de Gampel de quelques-unes de leurs compositions.

Bien sûr que des pédales transformaient le son de chacun des quatre violoncelles! Bien sûr que les quatre Finnois dans le vent étaient soutenus par quelques séquences rythmiques pré-enregistrées!

Rock revisité par le violoncelle

N’empêche que la trouvaille d’un rock revisité par quatre violoncelles électrifiés est une véritable innovation musicale. D’où le titre approprié: «Apocalyptica». Car, contrairement à ce que l’on croit, le livre de l’Apocalypse ne signifie pas seulement «la fin des temps», mais aussi et surtout «révélation».

Reste que les plus beaux moments qu’ont offerts Apocalyptica, dimanche, furent sans conteste les slows, à l’image du superbe «Nothing else matters», où l’un des quatre violoncelles joue en pizzicati, pendant que celui d’à côté étrenne langoureusement l’exquise mélodie du titre.

Vikings, fans and heavy metal

En tous les cas, les filles en avaient pour leur choix. Songez, quatre vikings violoncellistes venus du classique pour revisiter le heavy metal. Du plus efféminé (à nos yeux le plus virtuose) au plus rythmiquement guerrier, en passant par les deux centraux en bermudas…

«Un homme avec une guitare n’est rien à côté d’un homme avec un violoncelle», sourit Eicca Toppinen, l’un des quatre musiciens d’Apocalyptica. «Les filles adorent la manière dont on maltraite nos violoncelles! Car nous sommes à la fois sensibles et violents avec nos instruments».

Et c’est vrai que les formes du violoncelle rappellent celles d’une femme. Du coup, quoi de plus sensuel et suggestif que de voir un archet parcourir en caresses lentes ou saccadées les cordes tendues d’un tel instrument!

43.000 spectateurs ont suivi cette 16e édition du Gampel Festival sur quatre jours. Soit 7.000 de plus que l’an dernier. Et, comme le disaient les organisateurs, «les vedettes du rock apprécient fiévreusement le soleil en montagne de l’Open Air de Gampel».

Emmanuel Manzi

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